L’handicap est devenu un drame au Sénégal. Au nombre de 797 014, si on se fie aux chiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ands), les personnes vivant avec sont dans un véritable calvaire. Car, elles n’ont pas un accès correct des services sociaux de base.
Malgré les nombreuses initiatives prises par l’Etat du Sénégal en faveur des 797 014 personnes handicapées, selon les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ands), ces derniers font toujours face à d’énormes obstacles notamment l’accès à l’éducation, aux services de santé, au transport, à l’emploi, à la formation entre autres. Selon Yatma Fall, président de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées (Fsaph), une étude avait été faite sur la situation des personnes handicapées au Sénégal. Laquelle a révélé l’existence de quatre problèmes prioritaires auxquels les personnes handicapées sont confrontées dans notre pays. Le premier concerne les difficultés liées à la santé, à l’appareillage et même à la technologie d’assistance. Le diagnostic a souligné également les problèmes d’accès à l’éducation et à la formation. «Nos établissements scolaires ne sont pas toujours préparés à accueillir des handicapés et de même que les enseignants. Ces derniers ne sont pas capacités pour prendre en charge les handicapés et le matériel didactique utilisé dans les écoles», s’indigne-t-il. C’était, hier, en marge d’un point de presse en prélude de la préparation de la Semaine nationale des personnes handicapées.
L’accès à l’emploi et l’insertion constitue également un sérieux problème. Et la preuve est là, explique Yatma Fall, dans toutes les artères de la ville de Dakar et des autres régions. Il fait constater que si aujourd’hui, un handicapé n’a pas la possibilité d’aller à l’école ou de fréquenter un centre de formation, il ne peut pas avoir un métier voir prétendre à un emploi. Et sa survie, c’est d’aller dans la rue. C’est ce qui explique, d’après lui, la présence massive de jeunes filles et garçons qui mendient dans les rues tout simplement parce qu’ils sont exclus des politiques d’emploi de l’Etat. Le quatrième problème a trait à l’accès au cadre de vie. «Actuellement, le Sénégal est en train de se doter des infrastructures, notamment des ponts, des autoroutes, le Bus rapide transit (Brt), le Ter entre autres infrastructures. Mais nous attirons l’attention aux autorités, parmi les citoyens, il y a des personnes handicapées qui sont appelées à utiliser ces infrastructures. Donc elles doivent être prises en compte dans cet aménagement du cadre de vie», lance-t-il.
Yatma Fall soutient que pour corriger certains impairs l’Etat a pris des mesures en rapport avec les organisations des personnes handicapées. Parmi lesquelles la loi d’orientation sociale dans laquelle il existe un certain nombre de mécanismes dont la mise en œuvre correcte permettrait de trouver des solutions à leurs difficultés. Seulement dans leur mise en œuvre, par exemple même si la carte d’égalité est effective et distribuée, son octroie s’oppose à deux obstacles majeurs. Primo : Son rythme de production est très lent. Secundo : Il y a également la non-effectivité des services que porte la carte d’égalité des chances.
«Si on a sa carte normalement on doit avoir un accès facile des différents services sociaux de base, malheureusement cela n’est pas le cas toujours. D’où l’intervention aussi d’autres ministères en dehors du ministère de tutelle. Le ministère de la Santé ne peut pas donner des instructions sur certaines mesures que doivent faire les ministères de l’Education et de la Formation. Il ne peut pas le faire aussi pour le ministère en charge du Transport. Donc l’ensemble de ces départements doivent jouer leur rôle pour que les services censés porter la carte d’égalité puissent être effectifs», indique-t-il.
Directrice de l’Action sociale au ministère de la Santé, Arame Top Sène rappel qu’il y a 55 mille cartes d’égalité des chances et 7 services attendus. Mais elle précise ce ne sont pas tous les détenteurs de carte qui ont besoin de tous ces services. Et une évaluation sera faite d’ailleurs pour identifier les personnes qui sont réellement dans le besoin.
Samba BARRY