Le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé a fortement remanié son équipe lors du succès (2-0) contre le Congo, en match comptant pour la première journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021. Le technicien Cheikh Tidiane Bitèye décrypte les choix qui ont vu les deux Thiessois alignés, buteurs chez eux, avant-hier, mercredi.
Le Sénégal a fait une belle entrée en matière dans ces éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021. Les «Lions» ont notamment dominé (2-0) le Congo, mercredi dernier, au stade Lat Dior de Thiès. Mais au lendemain de ce match, ce succès attendu des vice-champions d’Afrique est passé presque au second plan. La plupart des commentaires sont centrés sur les choix du sélectionneur des «Lions». Aliou Cissé a notamment aligné un onze fort remanié.
Non compétitif avec le Fc Barcelone, Moussa Wagué a été préféré à Lamine Gassama qui avait fini de s’imposer au poste d’arrière droit. Au milieu, Sidy Sarr a démarré au détriment de Pape Alioune Ndiaye. Devant, Mouhamadou Habib Diallo a été lancé dès l’entame de la partie alors qu’on attendait les expérimentés Mbaye Niang ou Famara Diédhiou. «Il a essayé d’élargir avec les plus jeunes qui ont du talent et ça s’est justifié d’ailleurs par les performances qu’ils ont réalisées. Il va s’agir d’aller surtout dans cette continuité. Parce que, ce qui est important, ce n’est pas trop les éliminatoires mais plutôt la Can comme objectif. Le problème du Sénégal, ce n’est pas les éliminatoires mais la Can, parce qu’on est sûr de se qualifier. Il s’agit de se préparer sur le plan mental, tactique surtout pour la modulation, afin d’avoir la meilleure équipe possible à la Can», analyse le technicien Cheikh Tidiane Biteye. L’ancien entraîneur de l’As Douanes estime qu’il faut prendre également en compte le souci de garder de la fraîcheur dans le groupe en vue du second match qui se jouera après demain, dimanche, contre Eswatini.
L’autre chois fort concerne le poste de dernier rempart. Après avoir bien assuré l’intérim, Alfred Gomis a regardé le match depuis le banc de touche. Edouard Mendy, absent depuis la dernière Can en Egypte, a retrouvé son poste de titulaire. «Sur les gardiens, il faut qu’il se confirme, qu’il ose dire qu’il y a un n°1. A partir de ce qu’on a vu hier (mercredi), on peut considérer que le n°1 est réellement Edouard Mendy. Parce que, si on se référait aux performances et à la compétition, c’est Alfred Gomis qui devait prendre les buts. Ce qu’il a fait, c’est bien. Mais il faut souvent affirmer qu’en matière de gardien de but, il faut qu’il y ait un n°1», soutient l’ancien coach du Jaraaf de Dakar.
«Habib Diallo va permettre à Niang de progresser»
Il faut également souligner le flair de l’ancien joueur du Paris Saint-Germain (Psg). Aliou Cissé a décidé de titulariser deux «enfants» de la cité du rail lors de cette rencontre jouée chez eux. A l’arrivée, Sidy Sarr et Mouhamadou Habib Diallo lui ont prouvé qu’il pouvait compter sur eux. Ce sont eux qui ont inscrit les deux buts du match, comme pour couronner leur belle prestation. «Je respecte ses choix. Moi, mon premier critère reste la compétition. Habib a été très bon depuis la Ligue 2. Il est en train de confirmer son talent de buteur en L1. Il méritait d’être titulaire et il l’a prouvé. Il a été buteur pour sa première titularisation et cela va lui renforcer le moral. Et ça va amener une considération par rapport à l’émulation qui doit exister entre les deux attaquants. Ça permettra à Mbaye Niang, qui a des caprices parfois et qui traine des impairs, de progresser. S’il a un rideau à côté comme ça, ça va lui permettre de progresser», estime l’interlocuteur de WalfQuotidien. Qui ajoute : «Sidy Sarr est un jeune qui a beaucoup progressé. C’est un joueur de qualité».
«Aliou Cissé a progressé»
Avant-hier, mercredi, sur la pelouse du stade Lat Dior, on a vu une équipe du Sénégal qui a maîtrisé son sujet. Le jeu a été fluide, surtout en première période. Les milieux et les attaquants se trouvaient plus facilement. Les «Lions» n’ont pas été trop inquiétés. «Aliou Cissé a le groupe qu’il faut. La faiblesse, ce n’était pas au niveau des joueurs, ni dans la coordination pour mettre en place la meilleure équipe possible. La difficulté, par rapport à la dernière Can, est qu’à chaque fois qu’Aliou Cissé rencontrait un grand entraîneur étranger, il avait des problèmes. Mais aujourd’hui, avec les automatismes qui se sont améliorés, il y a moins de fébrilité. On a vu une équipe qui a beaucoup progressé, comme Aliou Cissé lui-même, par rapport à la Can, au vu du match contre le Brésil et de celui d’hier (mercredi). Il a progressé sur le plan de la modulation», apprécie Cheikh Tidiane Bitèye.
Adama COLY