Au Sénégal, dans les structures hospitalières les services d’accueil d’urgences ne sont pas aux normes. Pis, ils souffrent souvent de déficit en personnel qualifié et en matériel. S’y ajoute la coordination pour le transfert des patients d’un établissement à un autre pose énormément de problème. Une triste réalité que le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr a reconnue, hier, lors de l’ouverture des concertations sur les urgences.
Pour Abdoulaye Diouf, ministre de la Santé et de l’Action sociale, il ne faut pas se voiler la face. Très souvent, quand le système de santé est pointé du doigt en termes d’insatisfactions, il s’agit généralement de cas d’urgences. Selon lui, la question des urgences est une grande préoccupation à la fois des autorités et des autres acteurs. «Quotidiennement, la presse se fait écho des plaintes et récriminations des populations relatives à la prise en charge des urgences et des situations que les Sénégalais vivent dans les structures sanitaires en général et les hôpitaux en particulier. Ces situations nous interpellent tous, et je sais que notre ambition commune est d’arriver à une gestion performante des urgences», renseigne Diouf Sarr.
Ce dernier reconnait que les investissements massifs au bénéfice des structures de santé n’ont toujours pas permis de garantir un bon accueil et une prise en charge adéquate du patient en situation d’urgence et dont le pronostic vital est engagé. Il affirme que, régulièrement, les structures sanitaires sont pointées du doigt, attaquées dans les médias, parfois en justice, au motif que tel ou tel patient en situation d’urgence n’a pas été bien pris en charge. Et en de pareilles circonstances, avance-t-il, la crédibilité de notre système de santé est en jeu. De son avis, la clameur populaire de la mauvaise gestion des urgences dans les hôpitaux exige des mesures drastiques. Il leurs revient, dit-il, dans le cadre de ces concertations, d’identifier leurs forces en termes d’acquis à consolider, mais surtout leurs faiblesses. Il conviendra également d’analyser sans complaisance ces limites et de proposer les solutions appropriées pour les surmonter en vue de mettre en place un système efficace de gestion des urgences, répondant aux attentes des usagers.
Le ministre de la Santé fait noter que de nombreuses réalisations ont été faites ces dernières années. Il s’agit notamment de la création de Sau dans 76 % des hôpitaux; de la création d’unités d’accueil des urgences dans 39 % des centres de santé entre autres. «Les populations ont besoin d’un service de santé qui rassure et c’est une exigence légitime. Il nous faut donc élever notre niveau d’exigence, principalement au niveau des urgences pour créer les conditions de prise en charge qu’exigent les personnes envahies au sein des urgences», déclare Farba Lamine Sall, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) au Sénégal.
Dr Fatou Mbaye Sylla, directrice des établissements sanitaires soutient que la problématique de la prise en charge des urgences est mondiale. Elle n’épargne pas les pays développés, encore moins ceux à faibles revenus. Avec la mondialisation, l’exigence des populations est de plus en plus grande et la responsabilité devient une exigence. Les urgences obstétricales et néonatales entrent dans le lot des premiers motifs de consultation en urgence. Et les hôpitaux d’enfants Albert Royer et Nabil Choucair enregistrent 180 cas d’urgence par jour.
Le ministre de la Santé intervenait à l’ouverture d’une rencontre de trois jours sur les urgences, ouverte, hier, à Dakar
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Samba BARRY