On n’est à une semaine de la rentrée scolaire. Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) est déjà sur le pied de guerre. Les enseignants affiliés à ce syndicat n’attendent que l’ouverture des classes pour enclencher la bataille.
Le secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye qui animait hier, une conférence de presse affirme, que la rencontre près rentrée entre le ministre de l’Education nationale et les acteurs du système n’a rien donné qui peut satisfaire les enseignants. Il souligne que cette année, les enseignants voulaient qu’elle soit apaisée, mais force est de constater que malgré l’observation d’une trêve d’un an pour d’une part donner une chance au processus de monitoring des accords et d’autre part éviter toute interférence avec le processus politique, M. Ndoye affirme que le niveau d’exécution du protocole d’accords du 30 avril 2018 demeure très faible.
A en croire le Secrétaire général du Cusems, les lenteurs administratives persistent. Car, souligne-t-il, l’objectif fixé d’apurer tous les dossiers administratifs dans le circuit n’est pas atteint, malgré l’organisation de quelques guichets uniques et un timide démarrage de la dématérialisation. Abdoulaye Ndoye affirme que la satisfaction de ces doléances est la condition sine qua non pour avoir un climat propice dans le milieu scolaire. «Le Cusems considère que le prix de la stabilité de la prochaine année scolaire, c’est la matérialisation des accords. Autrement, les autorités ne nous laissent pas d’autres choix que de mobiliser les militants et de nous battre», menace Abdoulaye Ndoye. Qui dénonce aussi le retard constaté sur les mises en solde. Il souligne, en effet, que ce mois septembre 3 500 enseignants seulement ont pu voir leur dossier traité alors qu’il y avait un objectif annuel de 10 000. Pour ce qui est du paiement des rappels des ordres, les montants alloués à cette fin, d’après Ndoye, risquent de tomber en fonds libres. «Au rythme où les rappels d’intégration sont payés, 250 000 à 300 000 par mois, il faudrait plus de 17 ans pour payer les derniers immatriculés qui sont au nombre de 723. Pourtant le gouvernement s’était engagé à payer tous les rappels avant la fin de l’année 2020. Pis, ceux qui perçoivent leurs rappels sont surimposés au point de devoir produire une demande de régularisation pour se faire rembourser les sommes indûment prélevées », se désole le Sg du Cusems.
Sur le système de rémunération, Abdoulaye Ndoye affirme que les réponses du gouvernement, après la tenue des ateliers de partages des rapports, «frisent l’immobilisme malgré le constat unanimement partagé et atteste de son iniquité et de son injustice». Or, il fait savoir, que tant que cette question nodale n’aura pas été résolue, «il sera vain d’espérer une quelconque stabilité dans l’espace scolaire». «Pour un système de rémunération plus juste et plus équitable, l’alignement des indemnités de logement reste une exigence. L’augmentation de 40 000 Francs Cfa consentie formellement, est de fait réduite par un subterfuge. La création à dessein de la nouvelle ligne 374 qui l’installe dans le périmètre du Fnr, du Fnr complémentaire et de l’impôt», déplore le Cusems, non sans, exiger sa suppression. Les syndicalistes affirment qu’aucune des augmentations précédentes de cette indemnité n’a donné lieu à une création de rubrique.
Le Cusems s’est prononcé sur la situation de certaines écoles à quelques jours de la rentrée. Il a déploré le déficit de financement de l’éducation, les abris provisoires et l’état de délabrement avancé de nombreux d’établissements qui menacent de crouler sur leurs pensionnaires, le déficit criard d’enseignants. «Ce qui veut dire que toutes les conditions sont réunies pour une année scolaire difficile», souligne Abdoulaye Ndoye.
Mamadou GACKO