La liste des victimes des réseaux sociaux s’allonge. Un ancien militaire croupit à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss depuis hier pour ses publications sur le mur de son compte Facebook qui date de 2018. D’après les sources de «L’As», Demba Dème a été arrêté à Matam avant d’être transféré à la Section de Recherches de la Gendarmerie à Colobane Dakar. Il se faisait passer pour un soldat en exercice, mais d’après des sources de «L’As», c’est un ancien soldat qui a quitté l’armée depuis 2001. Il a été auditionné par les pandores avant d’être déféré hier au parquet de Dakar. Le procureur ayant visé l’article 80, le juge est lié et le place systématiquement sous mandat de dépôt.
Il est poursuivi pour atteinte à la sureté de l’Etat. En effet, il est reproché à l’ancien militaire qui a quitté les rangs depuis plus d’une décennie de fréquenter les casernes dans le but de recueillir des informations sensibles qu’il divulgue afin de manipuler les soldats. D’autant que Demba Dème se réclame «citoyen témoin de la souffrance de la grande muette et qui a décidé d’être son porte parole». Ainsi, il fait croire qu’il parle au nom de soldats frustrés de leurs conditions de vie, alors qu’en réalité il agit en solo. En effet, l’un de ses posts sur Facebook est titré : «cri du cœur d’un militaire sénégalais». Demba Dème écrit que «ne pas être syndiqué ne veut nullement pas dire ne pas avoir d’aspirations pour une meilleure prise en compte des conditions de vie des militaires.
Mes chers gouvernants à défaut d’avoir le respect égal à ma noble corporation, ayez au moins cette subtilité de décoder mes non-dits». Et de poursuivre ses complaintes : «je suis militaire et tenu de vivre dans l’omerta, mais je ne suis pas une personne qu’on doit piétiner. Chaque année, plusieurs corporations exigent du gouvernement, une amélioration de leurs conditions de vie, allant même jusqu’à paralyser notre système par des grèves répétitifs (sic). Je suis souvent employé pour maintenir l’ordre public au cas où certaines corporations réclameraient haut et fort leurs droits confisqués.
Pourtant, moi aussi ce n’est pas parce que ma condition de vie est meilleure. Non, elle est pourtant pire que ce que l’on imagine. Et j’aimerai bien sortir protester, mais mon éthique me l’interdit formellement (…)». La discipline faisant sa force principale, dit-il, Demba Dème précise toutefois qu’il n’ira pas casser, ni brûler, encore moins barrer des routes pour se faire entendre. Il dit réclamer seulement un meilleur traitement. Il résume son sentiment de déception à l’égard des autorités en quatre points. L’ancien soldat demande aux autorités étatiques de revoir les primes journalières allouées par décret du 01 Mars 2018.
Ilse demande comment pourrait on évaluer un risque aussi Vita là une modique somme n’excédant pas les 6000 Fcfa pour un militaire engagé au front. Il n’a pas manqué de dénoncer l’état de délabrement des casernes. Demba Dème invite ainsi les autorités de faire de sorte que la prime de risque soit insérée dans le salaire. Il souhaite également que s’il est blessé encours d’opération, qu’il soit traité humainement.
Et s’il meurt au front que ses indemnités soient versées à sa famille. Il a donc été déféré devant le procureur hier lundi et pourrait rester en prison pendant longtemps quand on sait que les questions relatives à l’armée sont sensibles.
L’As