L’ancien Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, décédé samedi à Paris, des suites d’une maladie, a été inhumé ce vendredi à 17 heures, au cimetière Thiaka Ndiaye de Saint-Louis, sa ville natale.
L’ancien secrétaire d’Etat à la recherche scientifique et technique sous le régime du président Abdou Diouf a été conduit à sa dernière demeure, en présence de l’ancien ministre Famara Ibrahima Sagna, président du Comité de pilotage du dialogue national.
Etaient également présents, Mansour Faye, ministre-maire de Saint-Louis, l’adjoint au gouverneur en charge des affaires administratives, Amadou Diop, ainsi que des dignitaires religieux et des chefs coutumiers.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a réagi à l’annonce de son décès en déclarant que le Sénégal venait de perdre “un de ses plus valeureux fils […]”.
“Il a été pour moi un collaborateur efficace au début de mon premier mandat. Je salue sa mémoire et présente mes condoléances émues à sa famille éplorée”, avait-il écrit sur tweeter.
A Dakar, des autorités publiques et gouvernementales, ainsi que des dignitaires religieux ont rendu un dernier hommage ce vendredi à l’ancien directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Une cérémonie au cours de laquelle Jacques Diouf a été décoré à titre posthume de la médaille de Commandeur dans l’Ordre national du Lion, en présence de parents et d’amis.
Le général Meissa Niang, Grand chancelier, ancien Haut Commandant de la gendarmerie et ancien Directeur de la justice militaire, a posé la médaille sur le drapeau national enveloppant le cercueil de l’ancien DG de la FAO.
L’Ordre national du Lion, en temps de paix, est la plus haute distinction sénégalaise pour les personnalités marquantes ayant effectué quinze ans de services civils ou militaires, ou vingt ans d’activités professionnelles.
Le ministre l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, parlant au nom du gouvernement fortement représenté à la cérémonie, a salué à cette occasion la mémoire de Jacques Diouf, “un diplomate humaniste et audacieux qui a su forger le respect et la considération tout au long de sa riche et exceptionnelle carrière”.
’’Au-delà du Sénégal, Jacques Diouf était une grande figure de l’Afrique et du monde. Une personnalité lumineuse qui, par ses combats, a marqué plusieurs générations’’, a t-il souligné.
C’est à ce titre que ’’pour lui rendre hommage, la FAO décerne tous les deux ans, le prix Jacques Diouf à des personnes ou à des institutions nationales et internationales qui ont apporté une contribution notable pour l’amélioration de la sécurité alimentaire dans le monde’’, a dit le ministre de l’Agriculture.
Selon lui, Jacques Diouf, ’’un brillant intellectuel’’, n’avait qu’une seule ambition, servir l’intérêt général, et au-delà du Sénégal et de l’Afrique, l’intérêt général de toute l’humanité en ayant très tôt à l’âge de vingt-sept ans, entrepris une carrière internationale pour y rester jusqu’à son dernier souffle’’.
’’Jacques Diouf était un militant de la construction d’un monde plus juste qui ne reculait pas devant les contraintes. Mais au contraire, il s’érigeait en inventeur de solutions au profit de l’humanité pour éradiquer la faim dans le monde et lutter contre l’injustice sous toutes ses formes’’, a-t-il insisté.
Présente à cette cérémonie, la ministre malienne des Infrastructures et de l’Equipement, Seynabou Diop, a déclaré qu’avec le décès de Jacques Diouf, son pays ’’pleure un ami, un frère et un fils’’.
La Directrice générale adjointe de la FAO, Héléna Sémédo, a elle salué ’’un infatigable combattant contre la pauvreté et la faim’’, soulignant que Jacques Diouf ’’a guidé (la FAO) dans un contexte où la pauvreté était une question majeure et a pu malgré tout, hisser cette institution internationale à son plus haut niveau’’.
’’Il a même donné de sa personne en effectuant une grève de la faim pour alerter l’opinion internationale sur la situation humanitaire alarmiste qu’il y avait à l’époque’’, a-t-elle rappelé à titre d’exemple.
Selon l’ambassadeur Seydina Oumar Sy, un ami d’enfance, Jacques Diouf, ’’était un homme discret, attachant et déterminé qui savait se fixer des objectifs et se donner les moyens pour les atteindre’’.
’’C’est pénible pour moi que de parler ainsi d’un ami d’enfance. On est entré à l’école le même jour, on a eu l’entrée en sixième le même jour et aujourd’hui nous le confions à Dieu. Qu’Allah soit remercié pour sa vie et tout ce qu’il a eu et accompli comme bien sur terre’’, a-t-il conclu.
L’ancien Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, est décédé samedi à Paris, des suites d’une maladie, à l’âge de 81 ans.
Né le 1er août 1938 à Saint-Louis (Sénégal), Jacques Diouf était titulaire d’un Doctorat ès sciences sociales du monde rural (Economie rurale) de la Faculté de droit et de sciences économiques, Panthéon-Sorbonne (Paris, France).
Il était également titulaire d’un diplôme d’ingénieur en agronomie tropicale de l’Ecole nationale d’application d’agronomie tropicale de Nogent (Paris).
Le 8 novembre 1993, Jacques Diouf est élu pour un premier mandat de 6 ans au poste de DG de la FAO, devenant ainsi la septième personnalité à diriger la FAO depuis sa fondation en 1945.
Il sera réélu pour un second mandat en 1999.
Avant son élection au poste de Directeur général de la FAO, Jacques Diouf était Ambassadeur du Sénégal auprès des Nations Unies, à New York.
Il a été aussi Secrétaire général de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à Dakar (Sénégal), député à l’Assemblée nationale du Sénégal, Secrétaire d’Etat à la recherche scientifique et technique, Secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest et Secrétaire exécutif du Conseil africain de l’arachide.
APS