Depuis 1998 Macky Sall est au courant du potentiel gazier et pétrolier de notre pays. C’est pourquoi Barthélémy Dias affirme qu’on «peut s’interroger» légitimement sur l’existence éventuelle d’un délit d’initié dans cette affaire.
Le président de la République, qui a signé les deux décrets qui attribuent l’exploitation des réserves de pétrole et de gaz offshore de Cayar et Saint-Louis à Frank Timis, a agi en connaissance de cause, selon Barthélémy Dias qui soutient que Macky Sall pourrait être poursuivi pour «délit d’initié». «Dans l’ordre de la responsabilité, il n’y a personne au-dessus du président de la République», indique Barthélémy Dias qui rappelle, à propos de ce scandale, qu’en 1998 en sa qualité de chef du Service Bases de données de la Pétrosen, Macky Sall ne pouvait ignorer que le gouvernement du Sénégal avait sollicité une compagnie du nom de Vanco, basée à Houston aux Etats-Unis d’Amérique, pour une étude de recherche et d’exploration. Déjà en mai 2000, cette compagnie a déposé son rapport dans lequel, elle recommandait même au Sénégal, de commencer ses installations pour l’exploitation future du gaz et du pétrole qui seront découverts entre Cayar et Saint-Louis. «Avec l’arrivée du Président Abdoulaye Wade au pouvoir, Macky Sall a évolué sur différentes stations: directeur général de la Petrosen, ministre de l’Energie, ministre de l’Intérieur (au cœur des renseignements), Premier ministre, président de l’Assemblée nationale). Sa position lui permettait donc, incontestablement d’avoir accès à toutes les données issues des missions de recherches d’hydrocarbures. Par conséquent, on est en droit de relever que devenu président de la République en 2012, il a engagé l’Etat du Sénégal en connaissance de cause du potentiel gazier et pétrolier de notre pays», dit-il.
Le maire de Mermoz-Sacré-cœur qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence de presse, d’ajouter : «On le voit donc, en plus d’avoir facilité la spoliation de nos ressources gazières et pétrolières en violation des dispositions du Code pétrolier, on peut s’interroger légitimement sur l’existence éventuelle d’un délit d’initié dans cette affaire». Fort de cela, le bras droit de Khalifa Sall affirme que dans ce scandale d’Etat, la responsabilité «morale et politique» de Macky Sall est mise en cause. «Si sa responsabilité pénale est, comme je le pense personnellement, engagée, il faudrait faire évoluer notre législation au-delà de la simple disposition constitutionnelle sur la haute trahison pour clarifier les conditions de la mise en jeu de la responsabilité pénale du chef de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions», assène Barthélémy Dias, ajoutant que la conduite du président Macky Sall est «foncièrement condamnable». Et s’agissant de la conférence de presse du procureur de la République, Dias-fils affirme que les rares Sénégalais qui espéraient légitimement voir le Président Macky Sall faire son mea culpa, ont dû déchanter. Car, au lieu de cela, Macky Sall et son régime «patrimonialo-affairiste», se laissent aller à la tentation de la manipulation de l’opinion et de la menace, d’après lui, indiquant que cette information judiciaire est une diversion et le prétexte pour enterrer définitivement cette affaire.
En effet, selon Barthélémy Dias, comme tous les «régimes délinquants», celui de Macky Sall, veut noyer le poisson sur la nébuleuse qui entoure l’attribution de ces deux blocs à Petrotim Limited. Il accuse Macky Sall de tenter d’instrumentaliser la machine judiciaire contre les dignes fils de notre pays qui ont publié le rapport de l’Ige, au lieu de poursuivre les véritables responsables de ce scandale, c’est-à-dire ces délinquants en col blanc qui se trouvent au sommet de l’Etat. «L’enquête judiciaire vise à soustraire de la justice de hautes personnalités de l’Etat citées dans cette affaire, y compris Macky Sall et Aly Ngouille Ndiaye, ministre chargé de l’Energie en 2012. Au lieu de poursuivre les voleurs, on poursuit ceux qui crient au voleur, c’est le Sénégal sous Macky Sall», raille encore le bras droit de Khalifa Sall, indiquant que nous sommes en face de «malfaiteurs, de voleurs et de spoliateurs». Cette information judiciaire est une diversion et le prétexte pour enterrer définitivement cette affaire qui a révélé des pratiques infamantes dont le plus haut représentant de l’Etat, est le principal responsable. Mais il prévient que le peuple sénégalais ne lâchera pas l’affaire et n’acceptera jamais que la justice soit l’instrument d’un «terrorisme d’Etat». Mieux, il affirme qu’ils vont saisir les autorités boursières et judiciaires au Royaume Uni et aux Etats d’Amérique pour les amener à ouvrir une enquête sur les graves accusations portées contre BP.
Charles Gaïky DIENE