Le nouveau Premier ministre algérien, Noureddine Bedoui, cherche désespérément des ministres. Toutes les consultations qu’il a eues à entamer pour former un gouvernement de technocrates et de jeunes compétences, se sont soldées par des échecs.
Les autorités algériennes sont maintenant dans une mauvaise passe. Personne ne veut collaborer avec elles. Le nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, l’a appris à ses dépens. Ce dernier qui avait annoncé la formation de son gouvernement dans le courant de la semaine peine toujours à trouver des personnes pour former son nouveau gouvernement. Ce proche de l’actuel président, Abdelaziz Boutéflika qui a remplacé l’impopulaire Ahmed Ouyahia, depuis l’annonce du retrait de la candidature de son mentor à la prochaine présidentielle et le report de cette élection à une date inconnue pour permettre l’organisation d’une conférence nationale, ne trouve pas d’hommes et de femmes pour son nouvel attelage. Il avait théorisé un gouvernement de technocrates parmi les «jeunes compétences, hommes et femmes» de l’Algérie. Toutes les personnes qu’il a eues à consulter ont décliné l’offre.
D’après Africnews, Meziane Meriane, une dirigeante syndicale du secteur de l’éducation, a refusé de participer à une réunion avec la militante pro-Bouteflika, estimant que ses délégués refusaient de faire partie d’un gouvernement «condamné par le peuple». «Nous sommes dans la rue pour demander un changement, mais ce Premier ministre qui était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement sortant ne correspond pas au changement demandé par le peuple», a-t-elle déclaré. Le chef du syndicat des médecins d’Etat, Lyes Merabet, a également refusé une réunion sur les discussions relatives à la création du nouveau gouvernement.
A ce rythme, force est de constater que le gouvernement dont les éléments de Bouteflika sont bannis par le peuple et les jeunes technocrates ne sont pas prêts à collaborer avec des personnes qui sont dans le système depuis une cinquantaine d’années. Et malgré la décision du président qui prolonge jusque-là son quatrième mandat jusqu’à l’infinie parce qu’une nouvelle date n’a pas été trouvée, les manifestations vont crescendo. Les Algériens ne se limitent pas seulement à défiler dans les grandes villes du pays, ils ont externalisé leur colère. Ils manifestent désormais en France pour exiger le départ du président Abdelaziz Bouteflika.
Et depuis hier, on assiste à une surprise dans le landerneau politique algérien. Abdelaziz Bouteflika a été lâché par son plus grand souteneur Le Front de libération nationale (Fln), au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance, a annoncé, hier, mercredi, qu’il soutenait le mouvement populaire actuel. Les militants du Fln soutiennent pleinement le mouvement populaire de contestation, par lequel le peuple a demandé, à travers des marches gigantesques, le changement.
Aujourd’hui, le peuple défend l’Algérie dans des manifestations pacifiques. Il a réclamé le changement et le président (Abdelaziz Bouteflika) y a répondu en prônant un changement de système et une Algérie nouvelle, a déclaré Mouad Bouchareb, coordinateur du Fln à l’agence de presse officielle Aps.
Mamadou GACKO