Pour éviter des interprétations parfois fallacieuses et tendancieuses dans l’affaire dite de la mention à caractère politique sur des copies au lycée Ahoune Sané de Bignona, l’inspecteur d’académie de Ziguinchor a fait face à la presse hier. Un exercice au cours duquel Siaka Goudiaby a livré les tenants et les aboutissants de cette affaire qui défraie la chronique.
Ziguinchor – Les faits remontent en fait au 07 février dernier. Le lendemain, l’inspecteur d’académie de Ziguinchor est informé de la présence d’une mention à caractère politique sur les copies d’épreuve de composition de français en Seconde L, au lycée Ahoune Sané de Bignona. Surpris, ce dernier mène des investigations au niveau des différents établissements de l’académie correspondant aux départements de Ziguinchor, Bignona et Oussouye. Lesquelles ont permis de constater, à en croire Siaka Goudiaby, que cette fameuse mention ne concernait que l’épreuve de français de la classe de seconde L du lycée Ahoune Sané alors que ces épreuves ont été envoyées en paquet complet avec toutes les disciplines par mails groupés et simultanément sur la liste de diffusion de tous les proviseurs. L’autorité académique se demande donc comment cette mention à caractère politique, contraire à l’éthique et à la déontologie a pu être apposée sur les copies alors que dans le cadre des compositions standardisées du premier semestre 2018-2019, communes à tous les établissements, les épreuves des différentes disciplines ont été conçues, validées et mises à la disposition des chefs d’établissements, chargés de leur administration, conformément au calendrier régional.
Et donc face à cette violation grave des règles d’éthique et de déontologie, qui président au fonctionnement des établissements scolaires, une demande d’explication a été envoyée au proviseur. A ce dernier, il a également été intimé l’ordre d’en faire autant pour ses subordonnés que sont le censeur et le surveillant, et autres agents de l’établissement qui interviennent dans la chaine de transmission, de reprographie et d’administration des épreuves. Les éléments de réponse fournis par les uns et par les autres n’ayant pas permis d’identifier le ou les coupables, l’autorité académique a décidé de saisir la justice en portant plainte contre X. Mais déjà, le proviseur et le censeur des études du lycée Ahoune Sané ne sont plus en service, mis qu’ils sont à la disposition de l’inspection d’académie de Ziguinchor.
Quant au surveillant en charge de la reprographie, il est retourné dans une école primaire sur décision des autorités académiques qui veulent faire toute la lumière sur cette affaire que Siaka Goudiaby qualifie de grave et qui irrite les syndicats d’enseignants. Il s’agit pour elles donc de décisions à titre conservatoire et par mesure de sauvegarde, selon les propres termes de l’inspecteur d’académie de Ziguinchor.
Mamadou Papo MANE