Tout près du point de commandement mobile des pompiers de Paris, Laszlö ne sait plus trop où aller. Tout juste sorti de l’hôpital, la tête entourée d’un bandage, l’œil poché, ses vêtements déchirés et tachés de sang, il prenait son petit déjeuner dans un hôtel en face de la boulangerie qui a explosé, samedi 12 janvier, rue de Trévise, dans le 9e arrondissement parisien. “D’un seul coup, il y a un bruit assourdissant, raconte ce retraité du corps diplomatique. Ensuite, il y a eu les éclats de verre. Je saignais, c’est pour ça que j’ai été amené à l’hôpital. Mais j’ai vu des blessés beaucoup plus graves à l’hôtel. Il y avait notamment une jeune fille avec une blessure ouverte à la jambe. C’est terrible.”
Sur son téléphone, François, lui, montre une vidéo .On y voit l’immeuble en flammes juste après l’explosion. Son atelier de haute couture se trouve juste à côté. “C’est comme si on voyait une scène de guerre. Là, c’est mon atelier, soupire-t-il en montrant les gravats calcinés. Il n’y a plus rien, tout est parti.”
Je sortais de la salle du petit déjeuner et j’ai entendu une grosse explosion. Beaucoup de gravats sont tombés sur moi, des vitres aussi. J’ai juste eu le temps de me baisser, de me protéger. C’est allé très vite.à franceinfo.
Pedro travaille dans l’hôtel, juste en face de la boulangerie en ruines. Il a du sang sur son pull, à cause d’une coupure à la tête. Malgré la peur d’une autre explosion, il est sorti pour aider des blessés. “J’avais du mal à respirer juste après l’explosion. Mais j’ai vu trois ou quatre blessés par terre. Ils étaient inconscients. J’ai pu les porter jusqu’à un endroit où le Samu les a pris en charge.”
Dounia, une touriste marocaine en visite avec sa famille, est désemparée. “On s’apprêtait à partir à Disneyland, dit-elle dans un sanglot. Mon fils était aux toilettes de l’hôtel, mon mari cherchait les bus. Et là, il y a eu l’explosion. Moi, je n’ai rien. Et heureusement, car je suis enceinte. Mais mon mari a une grande blessure à la main. Il est parti aux urgences. Là, on attend. On ne sait pas quoi faire pour la nuit. Est-ce qu’on doit prendre un autre hôtel ? Est-ce qu’on va nous prendre en charge ? Je ne sais pas.”
Le quartier bouclé pour au moins 48 heures
Nombreux sont ceux qui, comme Dounia, ne savent pas ce qu’ils vont faire pour la nuit à venir. Le quartier va rester bouclé pour au moins 48 heures, le temps que les opérations de secours et de sécurisation se terminent. La ville de Paris a mis en place un accueil à la mairie du 9e arrondissement.
Francetvinfo