Le Sénégal n’a aucun intérêt à signer un memorandum of understanding (Mou) avec Tosyali. C’est l’avis du député Mamadou Lamine DIALLO (opposition). Justifiant sa position, il estime que le fer de la Falémé vaut plus de 50 milliards de dollars.
L’opposition ne lâche pas l’affaire du fer de la Falémé. Dans sa question économique hebdomadaire, le député Mamadou Lamine DIALLO , qui est également ingénieur des Mines, accuse le gouvernement de vouloir brader cette ressource naturelle en sous-estimant sa valeur marchande. «Sur les chiffres, je maintiens que le business du fer de Kédougou dépasse 50 milliards de dollars et que le Sénégal n’a aucun intérêt à signer un memorandum of understanding (Mou) avec Tosyali d’une part. Ce mémorandum mal rédigé peut avoir une valeur juridique», écrit le député, ajoutant que le Président Sall est un «géologue inexpérimenté» qui ne sait pas calculer et qui préfère les sociétés étrangères. «D’autre part, le code minier est en contradiction avec la Constitution qui, je le répète depuis des années, dit que les ressources naturelles, donc minières, appartiennent au peuple. Macky Sall n’a pas le droit de décider tout seul dans cette affaire», poursuit le leader du Mouvement Tekki, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle qui fait partie des postulants à la charge suprême qui ont signé une pétition demandant au président de la République de renoncer au contrat avec l’entreprise turque.
S’agissant du gaz de Saint-Louis, le leader du mouvement Tekki affirme qu’il est établi que le rapport de présentation du décret qui octroie le bloc à Petro Tim de Franck Timis en juin 2012 est faux. A l’en croire, Aly Ngouille Ndiaye a violé la loi sur le code pétrolier. «C’est cela le débat et le peuple doit en tirer toutes les conséquences. Il n’y a aucune transparence dans la gouvernance des ressources minérales de ce pays. Macky SALL décide seul avec son DSK », dénonce encore le député membre de l’opposition, accusant également le gouvernement de Macky SALL d’avoir fait perdre plus de 600 milliards de francs Cfa au Sénégal dans cette affaire du gaz de Saint-Louis.
D’autre part, revenant sur le déficit de 100 milliards de francs des finances publiques, révélé tout récemment par le FMI , Mamadou Lamine DIALLO affirme que l’institution lui a donné raison. «J’affirme depuis des mois que Macky Sall cache des arriérés intérieurs de plus de 100 milliards dont 26 dus aux entreprises du Pudc. J’ai écrit au directeur du FMI pour attirer son attention sur la complaisance de ses services au Sénégal. La dernière sortie du FMI confirme donc ce que j’ai toujours dit», se réjouit-il. Non sans soutenir que l’explication de cette situation est simple : Macky SALL a dépensé notre argent «souvent emprunté» dans des projets à rentabilité économique (impact sur la croissance) et fiscale douteuse. Et de citer trois exemples parmi 69, à savoir le Centre Abdou Diouf de Diamnadio (50 milliards) et le Building Mamadou Dia (40 milliards) sans oublier le Parc industriel de 30 milliards. En plus, dit-il, une centaine de milliards sont dépensés déjà pour acheter des avions qu’on aurait dû louer, selon lui sans compter des offres spontanées servant plus à alimenter des comptes offshores à Dubaï que le développement du pays. Tout cela, dit-il, ne peut pas être caché par les manipulations des chiffres sur la croissance. «La Grèce l’a expérimenté avant Macky SALL. On sait comment s’est terminée cette aventure. Un ajustement structurel drastique! Quant à La Poste, la dérive financière est évidente, le responsable est le directeur général préposé au clientélisme à Thiès», soutient Mamadou Lamine DIALLO. Joignant l’acte à la parole, il a écrit une lettre à Christine Lagarde Directrice générale du FMI pour lui demander d’enquêter au sujet des finances publiques du Sénégal, mais également de diligenter une enquête interne. Car, selon lui, les chefs de mission et représentant du FMI dans la période récente ne pouvaient pas ignorer l’existence de ces arriérés intérieurs. «Je considère que le FMI ne pouvait pas ignorer l’accumulation d’arriérés intérieurs par le Sénégal. En effet, c’est le FMI qui, par exemple, a attiré l’attention des Sénégalais sur le déficit de la Sn La Poste. Donc, tout porte à croire que le FMI a fermé les yeux sur l’accumulation des arriérés intérieurs par le gouvernement du Sénégal», écrit le député Mamadou Lamine DIALLO.
Charles Gaiky DIENE