C’est la guerre totale entre Moustapha Cissé Lô et Abdoulaye Diouf Sarr. Le second n’a pas aimé que le premier vienne braconner sur ses terres yoffoises. Un duel qui en rappelle bien d’autres au niveau de la formation présidentielle.
Entre Moustapha Cissé Lô et Abdoulaye Diouf Sarr, le mortal kombat est enclenché. Ce, depuis que le premier a entrepris de s’implanter dans la base du second. Un crime de lèse-territoire que le maire de Yoff veut lui faire payer cash. Sans le nommer, Abdoulaye Diouf Sarr, s’adressant à ses administrés de la commune de Yoff, s’est attaqué à la manière toute particulière de son camarade de parti de traiter les adversaires du président de la République et candidat de Benno à la prochaine présidentielle. «Le vrai combat de ce pays qui est le combat des idées, nous pouvons le mener avec discipline, avec courage sans insultes si on a quelque chose dans le ventre», a déclaré Diouf Sarr. Sauf que, sur ce terrain, le ministre de la Santé et de l’Action sociale ne s’attend pas à grand-chose venant du président du Parlement africain et deuxième vice-président de l’Assemblée nationale. «Si tu n’as pas d’arguments du point de vue du fond, tu valorises évidemment la forme qui est une forme spectaculaire. Nous n’avons pas besoin de cela. Nous sommes des personnes éduquées. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle nous n’avons pas de problèmes, aucun complexe. Rien ne peut nous obnubiler. Il vaut mieux agir que parler. Et c’est ce que je fais depuis que je suis entré dans la politique», cogne Diouf Sarr. Ce dernier, sans le dire, n’a que peu goûté à la transhumance électorale de son camarade de parti qui, depuis que sa maison et quelques-uns de ses biens ont été incendiés à Touba, est à la recherche d’un point de chute. C’est d’abord à la Patte d’Oie que Cissé Lô déposa ses baluchons, au grand dam des responsables apéristes locaux qui ne virent pas d’un bon œil l’arrivée dans leur zone de celui que la chronique surnomme El Pistolero. Puis, dernièrement, il a été signalé à Yoff. Jusqu’ici, rien de bien grave, si c’était juste pour y élire domicile. Encore qu’il peut être encombrant pour tout responsable local du parti au pouvoir. Mais, le piment sur le gâteau, c’est que ses plans visent à contrarier l’ambition de Diouf Sarr pour la mairie de Dakar qui est un secret de Polichinelle.
Ce duel Diouf-Sarr en rappelle bien d’autres au sein de la formation présidentielle, minée par des querelles de personnes. C’en est ainsi entre le frère du président de la République, Aliou Sall, et le Directeur de la Coopération financière internationale et responsable Apr de Guédiawaye, Lat Diop. Il en est de même à Pikine entre le maire, Abdoulaye Thimbo, et le Dg de l’Apr, Abdou Karim Sall. Idem à Kaolack, entre Aminata Touré et Mariama Sarr. L’ancien Premier ministre, battu à Dakar, s’est exilé à Kaolack. Ce qui n’est pas pour plaire au ministre de la Fonction publique et maire de la capitale du Saloum.
Un peu plus au nord, entre Abdoulaye Daouda Diallo et Cheikh Oumar Anne, l’animosité a atteint son point culminant à la Ziarra de Nianga Edy où des gros bras ont usé de matraques et de bombes asphyxiantes devant des notabilités religieuses médusées. A Matam, ce n’est pas l’entente cordiale entre Farba Ngom et Abou Lô.
Ibrahima ANNE