Mécontents de l’attitude de leurs responsables et du manque de respect de leur parti à leur égard, des militants de l’Apr, regroupés autour de la dynamique «Zone 52 Apr» ont gelé leurs activités.
«L’état de démoralisation et de démotivation des militants, le sentiment d’injustice de plus en plus perceptible au niveau de la masse silencieuse des militants nous font craindre le pire en 2019. Devant cette impasse, plus de cent coordonnateurs de comités de base c’est-à-dire plus de dix mille potentiels militants se sont regroupés de manière spontanée et ont menacé de geler leurs activités en attendant que ces problèmes trouvent une solution juste, équilibrée et durable», déclare Abdoul Sall. Responsable de la zone 52 de l’Apr de Yeumbeul Nord, il alerte Macky Sall sur les risques d’une débâcle électorale en 2019. «Nous attirons l’attention du président Macky Sall sur cette situation qui pourrait engendrer des conséquences extrêmement fâcheuses si on n’y prend garde», dit-il. Abdoul Sall crache du feu sur la gestion clanique de leur parti par les responsables locaux. «Force est de constater qu’un groupe de personnes se considérant comme intouchables a dévoyé cette mission. En effet, certains coordonnateurs ont instauré le népotisme, le dilatoire et le mobutisme. C’est le cas de la zone 52 qui est gérée par un couple protégé par le coordonnateur de la commune qui se croit tout permis occasionnant la division de la zone en deux parties», poursuit-il. Et d’ajouter : «Cet état de fait a entrainé la mise à l’écart de nombreux responsables, militants et sympathisants ; une frustration de plus en plus grande et profonde ; le gel des activités de plusieurs responsables convaincus mais anonymes, et enfin la démission de certains qui se sentent impuissants et floués». Justifiant toujours leurs propos du malaise profond qui anime leur parti, ces pionniers républicains listent la décadence électorale que subit leur formation politique au sein de leur localité pour affirmer: « Les résultats, depuis mars 2012 ne cessent de prendre une courbe décroissante. De 67 % en 2012, on est passé à 35,81 % aux législatives de 2017 passées. De plus, c’est le népotisme et le copinage qui sont érigés en règle et qui ne peuvent plus prospérer. C’est pourquoi, nous tirons la sonnette d’alarme avant qu’il n’y ait un tsunami».
Théodore SEMEDO