La lettre du ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Abdoulaye Daouda DIALLO, adressée aux travailleurs du rail, leur notifiant l’arrêt de circulation du Petit train de banlieue (PTB) pendant le Magal de Touba, qui sera célébré le 28 octobre prochain, irrite les cheminots.
En Assemblée générale hier à la direction générale de Dakar-Bamako ferroviaire (DBF), ils dénoncent la mesure et interpellent le chef de l’Etat Macky Sall, après avoir décrété une grève illimitée.
Les cheminots ont décrété hier une grève illimitée pour protester contre une décision de leur tutelle. Cette année, le train ne sera pas sur le chemin de Ila Touba. Pour cause, renseignent les travailleurs du rail en Assemblée générale hier, à la direction générale de Dakar-Bamako ferroviaire (DBF), le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Abdoulaye Daouda Diallo, leur a adressé une lettre leur notifiant un arrêt de travail lors du Magal de Touba qui sera célébré le 28 octobre prochain. La décision est motivée, selon eux, par l’ouverture annoncée de l’autoroute à péage Ila Touba durant l’évènement religieux qui draine des millions de personnes, et où les travailleurs du rail en profitent chaque année pour renflouer leurs caisses. «Nous interpellons le président de la République pour qu’il vienne en arbitrage de la situation qui prévaut au chemin de fer. Les autorités ont dit qu’il n’y aura pas de Magal pour le PTB et DBF. C’est une catastrophe», s’étrangle Abdou Khadre Dieylani DIOP, secrétaire en charge de l’information et de la presse au PTB, qui estime que «depuis 1885 à nos jours, les trains assurent des navettes pendant cet événement religieux. Aujourd’hui, plus de 50 mille pèlerins qui vont à Touba vont être privés du transport ferroviaire. Et Depuis que nous avons reçu l’information par rapport au Magal de Touba, c’est toute une population qui est complètement désorientée». Pis, ajoute-t-il, «avec les travaux du Train express régional (Ter) qui impactent la circulation des trains, c’est tout le système qui est paralysé». Ainsi, dira-t-il, «ce sont tous les cheminots de DBF et du PTB qui sont debout comme un seul homme pour faire face à cette situation. Nous attendons cette-fois les autorités de pied ferme» car, dit Abdou Khadre Dieylani DIOP, «à ce jour, le Ter a déjà englouti 900 milliards». Pendant ce temps, la famille cheminote se bat pour le redressement du chemin de fer. Et il demande au Président Macky Sall «de prendre ses responsabilités».
A sa suite, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs du rail (SUTRAIL), Mame Mbaye TOUNKARA, qui dénonce la non-disponibilité des salaires d’octobre, soutient qu’avec la mise à l’arrêt du PTB durant le Magal, «l’heure sera encore plus grave», car «alors que les cheminots ont déjà trop souffert avec le retard noté dans le paiement de leur salaire, voilà que les autorités augmentent leur souffrance avec la mise à l’arrêt du PTB. C’est une humiliation», crache le cheminot qui ajoute sur un ton ferme : «On ne représente plus rien dans la ville de Thiès. Il y a une inquiétude totale qui plane sur les travailleurs du rail.» Il termine par annoncer une grève illimitée des travailleurs du rail qui risque de paralyser le transport ferroviaire.
LeQuotidien