Selon une étude réalisée par Sanofi sur la falsification des médicaments dans 5 pays africains, 97 % des personnes interrogées considèrent ne pas être suffisamment informées des dangers.
Une étude menée auprès de 2519 personnes, dans cinq pays d’Afrique (Egypte, Nigeria, Côte d’Ivoire, Kenya et Afrique du Sud), afin de mieux comprendre la perception des risques liés à la falsification de médicaments, a été publiée hier. Réalisée par Sanofi, elle démontre, « une nouvelle fois, qu’il existe un déficit majeur d’informations quant à la réalité du fléau de la falsification de médicaments ». Selon le document parvenu à la rédaction, parmi les principaux enseignements de cette étude, seuls 3 % des personnes interrogées considèrent disposer de suffisamment d’informations sur les médicaments falsifiés pour se considérer à l’abri du danger potentiel qu’ils représentent.
En Afrique, les médicaments sont parmi les produits les moins instinctivement associés aux produits falsifiés : seuls 39 % des personnes interrogées associent médicaments et falsification, là où 54 % font cette association avec les pièces détachées automobiles ou encore des produits de marques de mode. Malgré le manque d’informations, 96 % des répondants considèrent que les médicaments falsifiés représentent un risque avéré (61 %) ou potentiel (35 %) pour la santé.
Les déplacements à l’étranger sont considérés comme une des sources possibles d’exposition aux médicaments falsifiés. Sur ce, 54 % des répondants considèrent que les voyages à l’étranger sont une source d’exposition aux médicaments falsifiés, 34 % estiment qu’ils peuvent y être exposés sur des sites web et 35 % via les circuits de distribution officiels. D’après la même étude, 66 % des personnes interrogées déclarent préparer une trousse à pharmacie avant un voyage à l’étranger pour éviter d’acheter des médicaments sur place. 28 % des répondants affirment avoir déjà acheté des médicaments lors d’un voyage à l’étranger et 86 % dans une pharmacie. Il y a ainsi une confiance toute relative dans les circuits de distribution officiels en Afrique avec 64 % des personnes interrogées pensant qu’il peut y avoir des médicaments falsifiés dans ces circuits et 20 % en sont totalement persuadés.
Cependant, l’achat de médicaments sur Internet est une pratique minoritaire : seuls 23 % des sondés avaient déjà acheté des médicaments en ligne. Ils sont 65 % à avoir eu l’impression de prendre un risque. On peut toutefois estimer qu’à l’instar de ce que l’on observe sur d’autres continents, cette tendance s’accélère en Afrique. Plus de 90 % des sites de vente de médicaments en ligne seraient illicites. Suite aux estimations, le trafic de médicaments entraîne entre 100.000 à 1 million de morts chaque année. C’est une activité criminelle estimée à 200 milliards de dollars par an.
Le Soleil