Quelques semaines après sa sortie sur les symboles de l’Islam qui a provoqué un grand tollé dans le monde musulman, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck est revenu à la charge.
Non pas pour en rajouter une couche, mais de décliner sa nouvelle feuille de route. Depuis La Mecque, il a écrit une lettre aux allures d’une présentation de programme après la Korité. Une missive qui contient aussi des diatribes à l’encontre de l’actuel président de la République. «(…) Je m’interdis de parler d’autre chose que de paix, de cohésion et d’unité après la Korité. Ce sera dans l’apaisement et en toute humilité devant votre souveraineté et lucidité que je vous indiquerai comment maintenir l’ordre sans tuer les étudiants, comment améliorer le rayonnement diplomatique de notre pays dont l’influence dans le monde est inversement proportionnelle au poids démographique ou économique, grâce surtout à la qualité de nos ressources humaines dans tous les domaines, en particulier nos forces de défense et nos diplomates», indique Idrissa Seck. Qui ne veut pas comparer Macky Sall à ses prédécesseurs. «Grâce aussi à la flamboyance des géants-Présidents, Senghor et Wade, dont Macky n’a pas la capacité d’hériter. Je vous parlerai de la restauration de la dignité de notre justice. Pour qu’il ne soit plus possible à un président de la République d’éliminer des concurrents en manipulant la justice. Je ne perds pas espoir que sur le chemin de l’appel et de la cassation, un Kéba Mbaye surgisse pour freiner ce funeste projet d’éliminer Khalifa Sall de la prochaine présidentielle», soutient l’actuel président départemental de Thiès.
L’ancien Premier ministre affirme dans sa lettre qu’il a un plan pour éliminer le régime actuel. «Je vous dirai comment, ensemble, se débarrasser de ce régime et de ce Président corrompus qui ont battu tous les records de la mal gouvernance et des scandales financiers impliquant directement le couple Faye-Sall et ses Dames de compagnie, et dont la liste s’allonge chaque jour. Contrats scandaleusement surfacturés, comme l’autoroute, le Ter, le building administratif, Bictogo», démonte-t-il. En outre, le leader du parti Rewmi estime que des «pans entiers de notre économie nationale et des approvisionnements étatiques livrés aux maîtres mondiaux de Macky Sall, au détriment de nos vaillants capitaines d’industrie qui, à force d’intelligence et de travail acharné, ont construit des embryons de puissances financières qu’il appartient à l’Etat de couver, de protéger et non de détruire systématiquement. De hauts cadres de l’Administration et de brillants sénégalais m’ont confié que sous Macky Sall la compétence et la vertu sont devenus des ‘délits’ qui plombent les carrières et les ambitions». Idrissa Seck souligne que les «bourses familiales seront maintenues mais je vous proposerai mieux. Je vais instituer les Salaires familiaux. Car, au fond quelle est la différence économique entre les efforts non rémunérés de nos ‘femmes au foyer’ et ceux que les autres femmes facturent, sinon justement la facture, cet outil qui permet de comptabiliser ceux-ci dans le Pib et d’ignorer ceux-là. Nos sœurs travaillent même parfois deux fois plus entre leurs responsabilités familiales et leur apport inestimable dans l’économie et le rayonnement du pays».
La presse en a pris pour son grade. Car, M. Seck souligne que le chef de l’Etat obnubilé par un second mandat va encore la domestiquer. «Macky Sall créera encore d’autres ‘Il est midi’ mais il perd son temps. Son obsédant besoin de deuxième mandat pour couvrir ses nombreuses forfaitures le conduiront à toutes formes de dérives. Mais nous le contiendrons sans brûler le pays comme il le souhaite, dans la sérénité et le calme. En posant mes pas entre la Maison et le Minbar de notre Bien Aimé, Sceau et Imam, en posant affectueusement et avec déférence la poitrine sur la Ka’aba, en me tenant debout là où Abraham et Ismâ’îl se sont tenus debout, je l’ai fait pour chacune et chacun de vous».
En revanche Idrissa Seck a réitéré son appartenance à la confrérie mouride. «Il m’a été enseigné que lorsque son père s’est confié à lui avant sa disparition, Serigne Touba lui répondit, qu’au-delà de la famille Mbacké/Bousso, son ambition était d’assumer la Responsabilité Mouhammedienne en direction de toute la Créature ! N’avons-nous pas là une source d’inspiration suffisante pour encadrer notre conduite et nos «entre-nous» ?», confesse-t-il.
Mamadou GACKO