Pour le Ramadan 2018, Khadim Rassoul Guèye, scientifique, a confirmé le début à la date du 17 mai.
Il en a donné les raisons tout en expliquant les causes qui font que c’est parfois difficile de s’entendre sur une date.
Le jeûne musulman débute le 17 mai 2018, selon Khadim Rassoul Guèye, scientifique musulman sénégalais. Il espère que cette date va faire l’unanimité. Expliquant sa conviction, il avance : «Le 15 mai, certains seront dans le 28ème jour. D’autres, dans le 29ème jour comme l’Arabie Saoudite. Elle (l’Arabie, Ndlr) a un jour d’avance sur nous (le Sénégal, Ndlr). Quand on va arriver au 29ème jour, on va voir le croissant lunaire clairement dans le ciel. On dira que c’est le croissant de la veille parce qu’il est né un jour et demi avant pour avoir cette taille. On risque de démarrer tous ensemble le 17 mai. Si l’Arabie persiste, le monde sera divisé. Ce qui soulage, c’est que 99 % des Sénégalais vont faire la fête ensemble.»
Khadim Rassoul Guèye est revenu sur les raisons qui font qu’il est parfois difficile, au Sénégal, de commencer ensemble le mois béni du Ramadan. «Le calendrier lunaire fait beaucoup de bruit. C’est normal. La source, c’est la commission nationale, dirigée par Iyane Thiam. Aujourd’hui, tout le monde y est tout simplement pour prendre sa place. C’est pour cela qu’il y a trop de bruit. Mais si les gens se mettaient autour de lui, on pourrait créer un comité technique pour l’appuyer, pour qu’il puisse aller de l’avant. Il a réussi une prouesse, ce qu’on appelle le ‘Benno des Sénégalais’. Personne ne lui reconnait ce mérite. Mais lui il dit :’je veux que les Sénégalais soient unis’. Cela, il l’a réussi. L’autre politique qui reste c’est de dire : ‘faisons de sorte que, techniquement, quand on sait que la lune est là, qu’on aille chercher là ou ça se trouve’. L’exemple c’est de dire, la lune sera très basse, allons au bord de la mer pour l’observer», explique-t-il.
L’autre facteur, dit Khadim Rassoul Guèye, est que chacun reste chez soi pour dire : «On attend qu’on nous informe.» Mais, prévient-il, «ceux que vous attendez pour vous informer, attendent aussi leurs talibés pour les informés. Dès lors, qui va voir la lune ?» C’est donc le problème fondamental qu’on a sur la lune.
Toujours, selon M. Guèye, c’est très difficile de prendre quelqu’un qui n’a pas fait un cursus normal pour lui faire comprendre certaines choses. «Qui connait les levers et les couchers de lune ? Personne. Ça, il faut l’apprendre. Si on ne fait pas l’effort, on ne le saura jamais», indique-t-il.
L’autre aspect, avance-t-il, est que les gens se basent plus sur un pays que sur d’autres pour l’observation. «Au Sénégal, on peut compter sur les doigts de la main ceux qui observent la lune. Les trois quart vont vous dire : ‘on a vu la lune à telle heure’», ironise-t-il.
Sur le même sujet, Oumar Ndiaye, président du comité technique, chargé de préparer la conférence, confie : «la science doit être au service de la Charia. Les calculs scientifiques peuvent permettre de dire qu’à un moment T, en principe, la lune devrait se trouver à tel endroit et que, avec ou sans appareil, on devrait pouvoir l’observer. Mais cela ne suffit pas. Certains estiment qu’on devrait pouvoir se baser sur les calculs de la science pour commencer le jeûne. Mais, ça ne suffit pas. On peut s’en tenir aux données scientifiques comme simples indications. Il faut absolument regarder pour voir».
Khadim Rassoul Guèye, auteur de plusieurs ouvrages et concepteur de calendriers musulmans, expliquait ses calculs, samedi, lors d’une conférence, sur le thème «l’Islam, religion de paix et facteur de développement», initié par la Solidarité musulmane du Point E.
Emile DASYLVA