Les acteurs ne s’arrêtant pas en si bon chemin soupçonnent la main de lobbys derrière cette affaire.
La preuve : le mariage entre Teylium Logistics et la multinationale Swissport pour mieux exploiter ce créneau du transport aérien dans le pays. «En s’associant avec des handlers, c’est pour faire du handling», accuse le secrétaire général de l’Union des acteurs du fret, Moustapha Diakhaté. Qui précise que tous les droits annexes doivent aller vers 2AS qui gère l’ensemble des opérations au niveau de l’aéroport international Blaise Diagne. «Un arrêté a donné ce droit à 2AS. Ainsi, 49 % de 2AS appartiennent à la compagnie nationale qui vient de prendre son envol. Ils ont besoin de cet argent. Pourquoi, accepter que cet argent aille vers un seul groupe alors qu’il y a une société nationale», s’est-il alarmé.
En outre, M. Diakhaté attire l’attention des autorités en charge de la gestion des activités aéroportuaires sur les menaces qui pèsent sur ce pan stratégique du transport aérien du pays. Les acteurs craignent pour la survie de leurs activités. «Nous demandons aux autorités de se pencher sur ce problème-là. Nous n’avons rien à reprocher à notre ministère et, aux Dg de l’2As et de l’Aibd. Ils ont fait des efforts. Mais, c’est Teylium qui reste campé sur sa position. On a l’impression qu’on n’est pas dans un Etat de droit. Teylium veut faire ce qu’elle veut. Nous avons compris qu’ils ont des lobbies derrière pour nous mener la vie dure. Ce n’est pas normal», s’insurge-t-il.
Par ailleurs, les acteurs ont dénoncé le prix excessif appliqué par Teylium sur la plateforme. Car l’entreprise a procédé en toute illégalité à une augmentation des tarifs. «En terme de tarif, Teylium veut nous faire loger au Cargo village à 20 000 francs Cfa le mètre carré et en hors taxe. Avec les taxes, nous nous retrouvons avec 25 000 francs Cfa le mètre carré», a-t-il déploré. Tout en regrettant qu’aucune visite des installations n’ait été organisée par l’entreprise Teylium. Alors que, soutient-t-il, cela devait être un préalable et un pré requis. «Nous ne savons pas comment le Cargo village a été construit et quelles sont les infrastructures qui y sont installées. C’est pour cela que nous ne pouvons pas accepter la lettre de Teylium», a-t-il relevé.
Face à cette situation, les acteurs exigent la mise à disposition du Cargo village. Non sans prévenir qu’ils ne se laisseront pas déguerpir comme des malpropres. «Teylium menace de démanteler dès le lundi les abris provisoires. Nous leur disons que lorsqu’ils viendront avec les Caterpillar, il faudra qu’ils y associent des corbillards. Parce qu’il faudra passer sur nos corps», prévient-il.
Adama COULIBALY