CONTRIBUTION
Suite à la tuerie de Boffa-Bayottes, le 6 janvier 2018, où quatorze personnes avaient été massacrées par des hommes armés non identifiés à ce jour, l’armée avait envoyé des renforts en Casamance, suivis immédiatement de bombardements et de pilonnages à vue, en direction des bases réputées répondre du chef de guerre du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), César Atoute Badiate. Celui-ci apparaissait alors, en l’occurrence, comme l’ennemi public n°1. Or, cette opération militaire musclée a fait pchitt !…
Il faut cependant se souvenir que César Atoute Badiate s’était opposé et continue de s’opposer à la caricature de négociations de paix dites de Rome, initiées en 2012, sous la médiation de la Communauté Sant’Egidio. Le paie-t-il de la sorte de nos jours ? C’est-à-dire avec cette opération militaire musclée de la part de l’armée ? Il faut se souvenir aussi que César Atoute Badiate est originaire d’Oussouye, dont il est le «chef de zone» incontesté, du moins dans le jargon du Mfdc.
Le département d’Oussouye, pour ceux qui l’ignorent, est une île, reliée au reste de la Casamance par le pont de Niambalang. Celui-là même qu’un acte «terroriste» visait, fort heureusement en vain, à faire sauter ce 3 mai 2018. De deux choses l’une : ou bien cet acte criminel est le fait de la mafia, qui a fini de s’installer en Casamance ; ou bien, en tant que tel, il a été conçu par des «éléments bien-pensants», qui rechercheraient ainsi, notamment avec un isolement quasi absolu du département d’Oussouye, à désigner ce «récalcitrant» de fils du Kassa, César Atoute Badiate, comme le coupable du crime, d’une part, et, de l’autre, à retourner les populations de la localité contre lui. A moins que cet acte criminel et «terroriste» n’ait été conçu, purement et simplement, comme de la fumée ou de la poudre aux yeux, à cette même fin.
Dans tous les cas, sauf à faire insulte à l’intelligence, le Mfdc, toutes factions confondues, ne saurait en être responsable, encore moins coupable. Enfin, nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte criminel et «terroriste».
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti social-fédéraliste (Psf)