Entre le 3-5-2 et le 5-3-2, le sélectionneur national du Sénégal, Aliou Cissé, doit veiller à ce qu’il n’y ait pas de confusion dans son système de jeu.
L’invite lui est faite par son prédécesseur sur le banc des «Lions, Amara Traoré. C’était, hier, à l’occasion de la présentation des deux jeunes sénégalais qui vont prendre part à la Coupe du monde des enfants, en Russie.
«Mieux vaut prévenir que de guérir», dit l’adage. Alors, pour aider le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, à bien huiler son système, Amara Traoré entend l’aider dans le choix d’un système de jeu à installer dans la «tanière». «Dans le système 3-5-2 qu’il (Aliou Cissé, Ndlr), mijote, il n’a pas encore de certitude. Il voulait juste voir les réactions et les comportements des uns et des autres dans ce 3-5-2. Le seul bémol, c’est qu’en un moment donné, on ne savait pas, si c’est le 3-5-2 ou le 5-3-2», se préoccupe l’ancien sélectionneur des «Lions». «C’est deux animations différentes. Que ce soit en 3-5-2 ou 5-3-2, notre bloc était bas, alors que le 3-5-2 est un système offensif. On a eu beaucoup d’occasions, en jouant 3-5-2. Le 5-3-2 est défensif, alors le 3-5-2 est offensif», a rappelé, Amara Traoré. C’était, hier, à l’occasion de la présentation des deux jeunes sénégalais qui vont prendre part à la Coupe du monde des enfants en Russie.
Insistant sur le système de jeu à faire adopter aux «Lions», Amara Traoré alerte : «II faut que cela soit claire dans la tête des joueurs. Parce que, souvent, en 5-3-2, si on ne fait pas attention, cela se transforme en 3-5-2. Et vice versa. Cela veut dire que les deux hommes de couloir deviennent des latéraux. Du coup, vous vous retrouvez avec cinq joueurs derrière, trois au milieu et deux devant. Il n’y aura donc pas beaucoup de personnes devant pour marquer des buts. Alors qu’il faut être nombreux devant pour faire la différence», a indiqué l’ancien entraîneur de la Linguère de Saint-Louis. «Si c’est le 3-5-2, c’est 3 derrière, 5 au milieu et 2 devant. C’est diffèrent», s’est-il empressé d’éclairer.
Amara Traoré a, par ailleurs, insisté sur l’expression collective. C’est-à-dire, le jeu collectif à faire huiler entre les footballeurs qui jouent à l’étranger et les nationaux. «L’objectif majeur d’Aliou Cissé c’est la Can 2019. Il ne faut pas qu’on se trompe d’objectif. Le Sénégal a fait une bonne participation en Coupe d’Afrique au Gabon. Il a aussi réussi un bon parcours dans les éliminatoires de la Coupe du monde. Il ne faut pas qu’on ruine tout, parce que nous sommes trop forts en cela», se désole-t-il.
Eviter des ambitions démesurées en Russie
En éclaireur, il invite les uns et autres à plus de lucidité dans les prises de décisions. «Il faut que l’équipe se serve de la Coupe du monde pour se bonifier, avant d’aller au Cameroun pour la phase finale de la Coupe d’Afrique 2019. Si on va en finale, en 2019, au Cameroun, on aura la chance de prendre la coupe d’Afrique. Quand on est en finale, c’est entre un poteau rentrant et un poteau sortant. C’est comme en 2002. On avait deux penaltys et on n’a pas gagné. Si on va en finale en 2019 tout sera possible», avise Amara Traoré. «Je suis pour que l’équipe aille le plus loin possible dans cette Coupe du monde. Mais, quoi qu’il arrive, il nous faudra garder la tête froide, qu’on soit lucide pour ne pas se tromper d’objectif. Pour prendre une coupe continentale, il ne faut pas qu’on se déchire tout le temps», invite l’ancien patron du banc de touche sénégalais. «Si les joueurs se qualifient au deuxième tour, c’est déjà quelque chose de grand. Mais on peut faire quelque chose de grand sans rentrer dans l’histoire. Faire quelque chose de grand, c’est se qualifier au deuxième tour. Arriver en quart de finale, ils seront des héros. En demi-finales, ils vont rentrer dans l’histoire», a indiqué Amara Traoré.
Emile DASYLVA