Pour avoir plus de renseignements sur l’imam Alioune NDAO et ses co-accusés dont le procès se tient depuis le 9 avril dernier, la comparution du chef d’Etat major des armées sénégalaises, le général Cheikh GUEYE, est réclamée.
C’est ce qu’ont estimé, hier, les avocats de la défense lors d’un point de presse dans l’enceinte du tribunal.
La comparution du chef d’Etat major des armées (Cemga) , le Général Cheikh GUEYE est réclamée au procès de l’imam Alioune NDAO et des 30 autres présumés terroristes dont le procès est en cours. C’est l’une des exigences des avocats de la défense formulée hier lors d’un point de presse dans l’enceinte du tribunal. Selon ces derniers, pour un bon déroulement du procès, le Cemga doit venir mettre à la disposition du tribunal les informations dont il dispose. «Nous demandons la comparution de Cheikh GUEYE, chef d’Etat général des armées parce qu’il a des informations hautement importantes dans ce dossier. Qu’il vienne dire à la chambre tout ce qu’il connaît dans ce dossier pour éclairer le tribunal et les Sénégalais. C’est une question d’enjeux sécuritaires», a estimé Me Moussa SARR, coordonnateur du pool d’avocats d’imam NDAO . Selon lui, le Sénégal organise depuis quelques années le forum sur la Paix et la sécurité. Et au cours du troisième forum du 06 et 07 décembre 2016, renseigne Me SARR, le chef d’Etat major général des armées s’est délié de son obligation de réserve en parlant du dossier qui est en instruction devant des experts. «Nous estimons que s’il a des choses à dire sur ce dossier, il doit venir devant la chambre criminelle qui rend la justice, au nom et pour le compte du Sénégal. Mais il ne doit pas, à la tribune d’une conférence internationale, parler d’un dossier qui est pendant devant la justice, alors que l’ensemble des accusés bénéficient de la présomption d’innocence», déplore t-il. Avant d’ajouter : «Ce comportement du chef d’Etat major général des armées constitue manifestement une atteinte à la présomption d’innocence. C’est pourquoi nous l’avons invité à venir devant la chambre criminelle, à titre de simple renseignement, participer à la manifestation de la vérité».
Par la même occasion, les avocats de la défense déplore l’implication de la France dans ce dossier. Pour eux, la France n’a pas à s’ingérer dans les affaires intérieures du Sénégal. «Dans cet affaire, c’est la France qui a des préoccupations contre l’Islam. C’est ce pays qui est derrière ce procès contre imam Alioune NDAO. Pour preuve, le procès a démarré le 09 avril dernier, aussitôt après le démarrage du procès, le diplomate Jean Christophe Persel, conseiller du ministre français des affaires étrangères, chargé des affaires religieuses, est arrivé à Dakar. A la pause de l’audience de ce même vendredi, il a tenu une rencontre avec une partie de la presse», informe maitre SARR. Selon qui, cette tentative d’influer dans le cours de la justice est inacceptable. «Il avait dit que l’Islam a des difficultés pour prendre le sommet de la modernité. Nous n’avons pas ce problème au Sénégal. Ce problème n’existe qu’en France et en occident. Nous avons un Islam et un pays tranquilles où les gens de toutes les religions vivent harmonieusement. Nous ne pouvons pas accepter qu’un diplomate français qui, par essence, doit respecter l’obligation de réserve, vient se prononcer sur des questions religieuses au moment où il y a procès», déplore t-il.
Salif KA
(Stagiaire)