Six soldats de la République démocratique du Congo ont été tués mercredi dans des combats alors qu’ils tentaient de repousser une incursion de soldats rwandais “sur le territoire congolais”, a annoncé vendredi un responsable de l’armée congolaise.
Une version rejetée par Kigali, qui affirme que des soldats congolais ont attaqué une base sur le territoire rwandais.
« Alors que nous avions observé l’ordre de cesser le feu venu de Kinshasa, à la demande des autorités militaires de Kigali, les soldats rwandais ont continué de tirer, faisant ces victimes », a expliqué le général Bruno Mandevu, commandant de l’opération Sokola 2, chargée de la traque des rebelles hutus rwandais de Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Le bilan évoqué par l’armée congolaise est de six morts et quatre blessés, dont deux graves. « Des troupes rwandaises avaient occupé trois positions sur le territoire congolais et y ont creusé des trous de fusiliers, ce qui signifie qu’ils étaient venus pour faire la guerre », a ajouté le général.
Accusation de l’armée congolaise
Dans un communiqué, le ministère rwandais de la Défense a indiqué jeudi soir qu’il avait chargé le Mécanisme de vérification conjointe (EJVM) – une équipe d’enquête régionale – d’enquêter sur les circonstances dans lesquelles les forces congolaises ont attaqué mardi la base de l’armée rwandaise en territoire rwandais.
« L’armée rwandaise vient d’informer l’EJVM des faits portant sur la violation du territoire rwandais par l’armée congolaise et sur une attaque contre une position de l’armée rwandaise dans le district de Musanze dans le secteur de Shingiro (…) L’armée rwandaise a défendu ses positions depuis le Rwanda et non depuis la RDC, comme il a été faussement indiqué ».
Mercredi, les Forces armées de RDC avaient fait état de violents combats au pied du mont Mikeno près de la frontière avec le Rwanda. L’armée congolaise a accusé des troupes régulières rwandaises d’avoir occupé des positions « à l’intérieur des frontières congolaises ».
Créées en 2000, les FDLR sont des rebelles hutu rwandais opposés au régime de Paul Kagame au pouvoir à Kigali depuis la fin du génocide contre les tutsis de 1994, auquel ont participé les membres fondateurs hutus des FDLR.
L’Est congolais est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans. Des dizaines des groupes armés soutenus parfois par des pays voisins se battent pour le contrôle des zones riches en ressources naturelles.
Jeuneafrique