Le début de l’année s’annonce mouvementé. L’opposition radicale va descendre dans la rue avant la fin du mois de janvier pour exiger des élections libres et transparentes.
Vingt partis politiques et organisations de la société civile seront dans la rue au mois de janvier. Ces organisations vont manifester, organiser une marche nationale au Sénégal et à l’étranger, pour pousser le gouvernement à organiser des élections libres et transparentes en 2019. «Nous irons à la rencontre des Sénégalais, nous allons commencer par Dakar, ensuite nous allons faire l’ensemble des 45 départements du pays et de la diaspora afin que chacun là où il se trouve manifeste parce que ce qui s’est pas passé en juillet n’a pas été une élection», déclare Mamadou Diop Decroix. La coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar est arrivée en tête lors des élections législatives du 30 juillet dernier. Mais l’opposition conteste les résultats et accuse le pouvoir de fraude.
Mamadou Diop Decroix qui considère ces élections comme les «plus catastrophiques» de l’histoire politique du Sénégal, une «mascarade sans précédent», affirme que l’opposition est prête à mener tous les combats et à consentir tous les sacrifices qu’il faut pour avoir des élections normales, libres et transparentes. «Le devoir que nous avons est de nous battre pour que les élections redeviennent sincères et transparentes et pour que la volonté populaire soit sécurisée», poursuit le député qui s’exprimait, hier, lors de la conférence de presse des partis de l’opposition et des organisations démocratiques signataires de l’Initiative pour des élections démocratiques au Sénégal. «Nous sommes obligés de nous battre pour avoir des élections sincères», soutient le député Mamadou Lamine Diallo.
Ainsi le début de l’année s’annonce mouvementé. L’opposition met ainsi la pression sur le pouvoir qui a remplacé l’ancien ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, accusé d’être à l’origine de cette mascarade électorale. Mais pour l’opposition, ce changement ne satisfait pas l’opposition qui exige une personnalité neutre pour l’organisation des prochaines élections.
Ainsi, cette manifestation «avant la fin du mois de janvier» n’est que le premier acte du plan d’action de l’opposition pour tordre la main au président de la République. Dialo Diop informe que d’autres actions vont suivre jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
D’ailleurs, l’opposition dite significative accuse le ministre de l’Intérieur de procéder à la distribution des cartes d’électeur en dehors du cadre légal. «Aly Ngouille Ndiaye distribue des cartes d’électeur sans aucune base légale et sans contrôle, alors que la distribution doit se faire au niveau des commissions d’inscription», dénonce le député Mamadou Lamine Diallo. Et c’est pour contrer Aly Ngouille Ndiaye que l’opposition radicale a décidé de s’organiser à la base, pour permettre aux citoyens inscrits sur les listes électorales d’entrer en possession de leurs cartes.
Cette manifestation sera la deuxième organisée par l’opposition. En 2016, la police avait dispersé une manifestation contre la «restriction des libertés et la violation des droits de l’homme» et pour une meilleure gestion des ressources naturelles.
Charles Gaïky DIENE