Rendre à césar ce qui est à César. Le nom d’Abdoulaye Wade était dans toutes les lèvres, hier à l’inauguration du nouvel aéroport de Diass.
Mais le président Macky Sall a manqué de célébrer, devant ses invités de marque, le visionnaire qui est à la base de ce grand projet auquel peu de Sénégalais croyait au début des années 2000. Il n’a même pas, en effet, rendu particulièrement hommage à Me Abdoulaye Wade, se contentant de le mettre dans le même panier que ses prédécesseurs qui ne nous avaient presque laissé que le pont Sénégal 92 en 40 ans de pouvoir. En effet, en lieu et place de reconnaître le génie du Pape du Sopi, son ex-mentor qui l’a révélé aux Sénégalais, Macky Sall a fait dans le clair-obscur. «Dans la vie d’une Nation, il y a des étapes symboliques qui ne se reproduisent que rarement. Celle qui nous réunit ici en fait partie. C’est pourquoi, je saisie l’occasion pour rendre hommage à tous mes prédécesseurs, Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade en passant par le président Abdou Diouf», s’est-il contenté de déclarer. Pour noyer davantage le poisson, le successeur de Me Abdoulaye Wade soutient, que chacun d’eux, à apporter sa pierre à la construction de l’œuvre nationale. Cependant, de nombreux observateurs se demandent de «quelle œuvre nationale parle le président de la République» alors qu’il s’agit d’un aéroport international de classe mondiale lancée par l’ancien chef de l’Etat, Me Wade.
Pour ne rien arranger dans son discours, Macky Sall estime que sa génération doit se sentir fier et humble de contribuer à l’édification de ce patrimoine commun qui est aussi un legs pour les générations futures. Ce, sans expliquer clairement sa pensée et dire à cette génération dont il s’adresse de quel legs s’agit-il. Ils sont nombreux les citoyens qui s’attendaient à la reconnaissance du génie créateur du changement de la part de son successeur mais en vain. «Comme tout autre infrastructure majeure, complexe, et à la pointe du progrès, l’aéroport international Blaise Diagne a vu le jour grâce à une somme d’efforts considérables et d’une ingéniosité technique et financière rompue à toute épreuve depuis le lancement des travaux en décembre 2007 par le président Abdoulaye Wade», a-t-il souligné.
Adama COULIBALY