La Sométa, une usine de fer située à l’entrée de la commune de Sébikotane, est en deuil. Un ouvrier du nom de Mame Mor Guèye, âgé de 22 ans, est mort, suite à un accident sur le lieu de travail.
L’ouvrier travaillait sans protection, perché sur l’échafaudage, quand il trébucha et chuta. Il est tombé par terre après un aller-retour entre les barres de fer qui jalonnent l’usine. Au sol, Mame Mor git dans une mare de sang, la tête brisée. Le jeune garçon est resté des heures durant, sans être évacué. Non seulement les sapeurs-pompiers ont mis du temps pour venir secourir l’accidenté, mais l’usine en question n’a, selon nos informations, pris au préalable aucune disposition pour de tels cas. Sans ambulance ni matériels de premiers soins, l’usine Sométa est en elle-même une zone dangereuse, selon le personnel de l’usine qui informe que plusieurs accidents se sont produits dans ladite usine. «Il y a eu des cas de brûlures, de bras sectionnés, de personnes écrasées par des machines… Et depuis longtemps, nous n’avons cessé d’alerter. Mais, personne ne nous a répondu. Même le service de la Protection civile est informé de nos conditions de travail. Aujourd’hui, nous souffrons le martyre», indique un travailleur trouvé sur place.
C’est après plusieurs heures de longue attente que les sapeurs-pompiers sont arrivés sur les lieux pour évacuer le blessé. Et c’est en cours de route que Mame Mor Guèye rendra l’âme.
Cet énième accident pose encore le problème de la sécurité des employés de l’usine de fer de Sébikotane. «Cette usine est un mouroir. Les mesures de sécurité y sont très légères, comparées à celles des usines comme la Sococim. Pour tromper la vigilance des autorités, les responsables de l’usine nous ont livré des chaussures qui ne tiennent pas un mois du fait de la chaleur épouvantable des fours. Ici, personne n’ose parler, de peur de se faire virer alors que la situation est intenable», lance un de nos interlocuteurs. «Non seulement nous travaillons plus de 12 heures par jour, pour des salaires de misère, mais nous sommes contraints au silence», déplorent, sous le couvert de l’anonymat, des ouvriers.
Walf Quotidien