Le Sudes dépose un préavis de grève, le 14 octobre
Rompre avec la politique des Volontaires de l’éducation et des vacataires, qui a dévalorisé la profession enseignante, c’est l’une des doléances au cœur des attentes du Syndicat démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes). Pour y contraindre le gouvernement, un préavis de grève sera déposé dès le 14 octobre prochain.
A quelques jours de la rentrée des classes, le Syndicat démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a organisé, hier, une conférence de presse, pour inviter les acteurs de l’éducation à sortir du carcan du protocole d’accords de février 2014. Le syndicat veut qu’on mette en avant de nouvelles revendications tout aussi essentielles pour la profession et pour l’école. Ainsi, il insiste sur le statut des 9 800 maîtres sortis des Crfpe depuis 2014, pour rompre définitivement avec la politique des Volontaires de l’éducation (Ve) et les vacataires, laquelle a dévalorisé la profession enseignante. Aussi le Sudes indique qu’il est important de rappeler l’impératif de tirer au clair et de sanctionner, de façon exemplaire, tous les auteurs de la fraude massive organisée à la session 2017 du baccalauréat. Pour ces motifs, le Sudes compte déposer un préavis de grève après l’ouverture des classes. «Au regard de toutes ces considérations, le Secrétariat exécutif national du syndicat a décidé de soumettre, au Conseil syndical national unitaire du 14 octobre, la proposition de lui donner mandat pour le dépôt d’un préavis de grève, seul ou en relation avec d’autres syndicats», affirme son secrétaire général, Amadou Diaouné, dans une déclaration parvenue à Walf Quotidien.
En revanche, l’organisation syndicale constate que le gouvernement manque de volonté pour mettre le secteur dans une situation confortable. «Le Sudes demeure perplexe et dubitatif pour deux principales raisons. La première est qu’il nous paraît bien paradoxal de vouloir construire la paix, de prévenir les crises en vue d’une année scolaire apaisée, en s’inscrivant résolument dans une démarche d’exclusion d’une frange importante des acteurs de premier plan. La deuxième est que pour le Sudes comme pour d’autres syndicats d’enseignants, les concertations partenariales pour l’apaisement de l’année scolaire 2017 ont répondu aux attentes parce que pour l’essentiel, les syndicats d’enseignants ont fait preuve d’un sens élevé des responsabilités. Cela devant les ruses du Gouvernement qui n’a pas respecté une bonne partie des engagements souscrits à Saly», souligne M. Diaouné. A l’en croire, l’Etat continue de faire dans le dilatoire, notamment sur la question de la matérialisation de ce qui restait des accords de février 2014. En outre, le syndicat fustige le «blocage des prêts Dmc : plus de 3 000 titulaires de convention de prêt en 2016, attendent toujours la mise à disposition de fonds hypothéquant du coup les projets des coopératives agréées par la Dmc ; les louvoiements qui existent dans la révision d’un décret pour le reversement des Meps dans le corps des professeurs de collège».
Pour ce qui est de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant prévue le 05 octobre, le Sudes déplore la mise à l’écart injustifiée de tous les organes dont les syndicats se sont démocratiquement dotés, pour préparer et célébrer ladite journée, près de 20 ans durant. Par conséquent, Amadou Diaouné et Cie condamnent l’«immixtion dans les questions syndicales et l’ostracisme du ministre de l’Education nationale à l’égard des syndicats dits non représentatifs».
Mamy Aïda FAYE