Dr Ndéné MBODJI a présenté, ce vendredi, son livre, intitulé : «Le Sénégal des enlisements (Critique d’un paysage politique)», publié par Harmattan Sénégal. Ce pour revenir sur la situation du sénégal qui, selon lui, s’enlise de jour en jour.
Le Dr Ndéné MBODJI a présenté ce vendredi son livre. Un décryptage de la marche de la démocratie sénégalaise, présentée jusqu’à une récente époque comme un modèle mais qui s’enlise aujourd’hui de plus en plus. «Mêlant références scientifiques occidentales et pensées philosophiques sur la négritude, «Le Sénégal des enlisements » offre une approche profondément originale de la démocratie sénégalaise. Cette dernière est saisie dans sa singularité elle-même, analysée, vilipendée, en elle-même pour elle-même, tout en reflétant les composantes universelles de la démocratie : influence contrastée des médias, jeux dangereux des spins doctors, versatilité de l’opinion publique, voix peu audibles des intellectuels.
Il s’agit d’une dénonciation sans concession mais non sans profondeur. Une invitation au débat pour réinventer la démocratie sénégalaise. Un jugement dur parce que passionné, mais un jugement qui ne condamne pas. Un jugement qui critique sévèrement le passé mais n’oblitère pas l’avenir.
« On ne peut jurer de rien » annonce le dernier sous-titre du dernier chapitre. Comme toutes les démocraties du monde, celle du Sénégal est caractérisée par l’indétermination. Même si elle est ancrée dans la politique sénégalaise, la leçon de ce livre revigorant est universelle : la démocratie est notre avenir ou nous n’avons pas d’avenir ».
Sur les raisons qui motivent la publication de cet ouvrage, l’auteur s’inscrit dans la dynamique de partage. «La situation du pays voudrait que j’écrive que je partage mes opinions. Au moment où je vous parle je ne me sens pas bien dans mon pays. Je suis convaincu que l’ensemble des compétences ne sont pas mobilisées dans la construction de ce pays. L’image du pays n’est pas belle. Nous ne méritons pas cela. On est toujours dans les enlisements », martèle Ndéné MBODJI. Avant d’ajouter que nous avons « une démocratie des colonisés. Nous n’avons pas une démocratie de chez nous. On n’invente pas nos politiques. On a besoin d’une démocratie influencée par une éthique. Nous avons importé beaucoup de choses. Tissus, habits, langues idéologies…nous devons proposer au monde entier ce que nous avons ».
Ndéné MBODJI n’a pas caché ses ambitions politiques. « Nous proposons un Sénégal plus démocratique. Non pas un Sénégal de Bonaparte où les gens sont pas derrière des individualités, des personnes. Le Sénégal est plus gros que ça. On a des compétences avec beaucoup de mérites. Il y a des gens compétents qui ne prennent pas leurs responsabilités. Ils dorment. Il faut parler du pays, de la politique. Je ne théorise pas une démocratie élitiste. Je dis seulement que dans chaque corps de métier, chaque champ corporatif, nous pouvons faire confiance aux meilleurs. S’il y a encore le Sénégal des années 60 de politique Bonaparte avec quelques chefs qui dirigent, c’est ça le vrai colonialisme. Il faut que l’on fasse un pas de plus. Que chacun parle, pas bavarde », a-t-il déclaré.
Emile DASYLVA (Walf Quotidien)