Après le démantèlement des réseaux de prostituées ukrainiennes, autrichiennes, marocaines, mauritaniennes, la sûreté urbaine de Dakar a cassé celui des chinoises, prises dimanche 28 mai 2017, dans une maison appartenant à un ministre, à la cité Isra de Bel-air.
Hier matin, leur «patronne» chinoise, qui les a fait venir à Dakar dans le but d’ouvrir une boîte de nuit a été alpaguée par les hommes du commissaire El hadji Cheikh Dramé à la Médina.
Les dix belles de nuit Chinoises et leur « patronne » pourraient être déférées aujourd’hui devant le Procureur. Les premières arrêtées dimanche dernier pour non inscription au fichier sanitaire et la dame pour proxénétisme et traite de personnes. Le recrutement des prostituées à l’échelle internationale se fait actuellement via les réseaux sociaux. C’est par ce créneau que la convoyeuse a contacté les filles. Elle les aurait convaincues de «collaborer » dans son projet de boîte de nuit qu’elle comptait ouvrir à Dakar et a été arrêtée hier matin à la Médina. Tout porte à croire qu’elle s’attendait à ce qu’on lui passe les menottes puisqu’à peine sa cliente arrivée à la Sûreté Urbaine (Su), son avocat s’est présenté. Mais il ne pourra pas lui éviter un face-à-face avec le Procureur. Les autorités ne badinent pas avec la sécurité parce que le glissement sur le terrorisme est vite fait…
Selon nos sources, la dame avait confisqué les documents de voyage de ses compatriotes et leur avait loué la maison du Ministre. Cependant, il est à signaler que ce dernier ne savait rien de ce trafic. Quand sa famille a eu des soupçons, elle a fait une dénonciation et a collaboré à la manifestation de la vérité. Ce genre de réseau de prostitution clandestine à l’échelle internationale s’installe de plus en plus au Sénégal. Leur mentor leur trouve une villa spacieuse dans des quartiers tranquilles comme Nord Foire, Bel- Air, Sacré-Cœur… Le voisinage part en général tôt le matin et rentre tard le soir. C’est le système de «chacun pour soi» idéal pour les activités peu orthodoxes. Résultat des courses, ils ne sont quasiment au courant de rien dans leur localité.
Les Chinoises, dans la tranche d’âge de 20 à 25 ans, ne parlent ni Français, ni Anglais, uniquement leur langue maternelle. Leur clientèle était en général constituée d’étrangers. Une quantité impressionnante de préservatifs a été trouvée dans les poubelles à l’extérieur. La villa a deux entrées et chacune donne sur une rue. A l’arrivée des policiers, des clients sont passés par la porte dérobée. La communauté chinoise qui habite les environs a fait montre d’une bonne collaboration. La détermination des éléments de la Su est aussi à saluer.
Texte L’As