A Ngayel Sabah, une localité située à une dizaine de kilomètres de la Gambie, les Sénégalais vivent dans la psychose. Ici, ce sont des véhicules militaires sénégalais qui patrouillent jour et nuit.
Ils sont des dizaines de Sénégalais à avoir quitté les arrondissements de Thillé Boubacar et de Gamadji Saré dans le département de Podor, et qui sont venus s’installer dans la localité de Ngayel Sabah, chef-lieu de la commune située dans le département de Nioro. Ces derniers, éleveurs pour la plupart, disent s’être installés dans cette zone à la recherche de pâturage. S. Bâ, un de ces éleveurs qui a quitté sa ville natale de Thillé Boubacar et qui nous a joint au téléphone fera savoir que, même si c’est vrai que, pour le moment, c’est l’accalmie, à quelques jours de l’expiration du mandat du Président Jammeh, qui doit quitter le pouvoir ce 19 janvier, sur le terrain, ces Sénégalais soulignent être très inquiets. Et l’éleveur de dire avoir aperçu hier un véhicule militaire faire des patrouilles du côté du village de Panthiang Sénégal.
A Ngayel Sabah, ce village sénégalais situé à une dizaine de kilomètres des localités de la Gambie telles que le poste de Faraféni, Ngueyen Sandiara, Balangar, Kawour et Panthiang, ces Sénégalais disent ne pas vouloir voir les forces de l’ordre intervenir dans cette crise qui sévit en Gambie. Ils invitent les membres de la Cedeao à privilégier les voies diplomatiques pour éviter un éventuel déchirement qui pourrait être source de chaos dans la sous-région. Ardo Sow, autre éleveur qui a quitté son village natal de Gamadji Saré et s’est installé au niveau de Sandiara Balanga fait savoir que, certes, leurs enfants étudient normalement à l’école française de Banjul. Mais, il souligne que beaucoup d’enfants qui étudiaient dans cet établissement ont été ramenés par leurs parents à Dakar. D’ailleurs, selon ce dernier, les parents ont été les premiers à quitter la Gambie. Actuellement, dit-il, pratiquement tous les Sénégalais qui y étudient sont partis. Sur le même registre, l’interlocuteur de Walf Quotidien explique que, dans la zone où ils se trouvent présentement, beaucoup de ressortissants de la sous-région se sont rapprochés de la frontière pour parer à toute éventualité.
Abou KANE (Correspondance)