Accusée d’avoir confisqué et vendu du matériel appartenant à la mairie de Ziguinchor, la douane se lave à grande eau. En point de presse hier, le chef du service régional des douanes a dégagé en touche tous les griefs portés contre l’administration douanière et souligné le caractère légal des actes posés dans cette affaire par ses services.
Entre la version de la mairie de Ziguinchor et celle de la douane, il n’y a qu’une seule constante : l’existence du matériel saisi et vendu aux enchères par les services du colonel Papa Ndiaye. Le reste n’est que tentative de déculpabilisation. Hier, l’administration douanière est montée au créneau pour se dédouaner. Il a été surtout question de clarifier le rôle de l’institution municipale dans cette affaire qui remonterait à 2010. Cette année-là en effet, un ressortissant sénégalais importe des engins et du matériel de travaux pour le compte de la mairie de Ziguinchor et d’une association qui regroupe les ressortissants d’Affiniam. Et pendant plus de trois ans, fait savoir le chef du service régional des douanes de Ziguinchor, «ce matériel est mis en exploitation sans avoir fait au préalable l’objet d’une déclaration en détail aux fins d’assignation d’un régime douanier définitif». Ce que le colonel Papa Ndiaye considère comme une infraction prévue et réprimée par la législation douanière. Ainsi, après établissement de procès-verbaux, le tribunal de grande instance de Ziguinchor est saisi d’une requête de confiscation des marchandises. Et c’est sur la base de l’arrêté rendu par cette instance judiciaire que la douane a procédé à la vente aux enchères, renchérit le colonel Papa Ndiaye tout en révélant que «toutes les procédures étaient dirigées contre Thomas Diandy et non contre la mairie qui n’a jamais été installée dans la cause».
La procédure se poursuivra avec la vente aux enchères effectuée les 20, 21 et 22 décembre dernier, conformément à la loi, se défend le chef du service régional des douanes qui rappelle que les opérations se sont déroulées en toute transparence en présence du contrôleur régional des finances et sur la base d’une procédure mise en œuvre conformément à la législation. Les autorités douanières qui revendiquent la légalité des actes ainsi posés ne semblent donc pas comprendre «la sortie de la mairie en sa qualité de personne étrangère dont les droits sont limités en matière douanière». C’est d’ailleurs pourquoi elles s’offusquent des mesures de représailles engagées par cette institution qui a procédé à l’immobilisation de véhicules en transit stationnés aux abords de la route. «C’est un acte déplorable qui n’honore pas notre pays», se désole le colonel Papa Ndiaye. Ce dernier rappelle aux autorités municipales que le boulevard des 54 mètres est une route internationale sur laquelle la libre circulation ne doit pas être entravée. Heureusement que le patron des douanes à Ziguinchor ne doute pas de la force de l’Etat et de la loi.
Mamadou Papo MANE (Correspondance)