Pour mieux ferrer son homme, en cette période de fraîcheur, la femme sénégalaise fait recours aux encens, permettant d’embaumer les chambres et même toute la maison. Le petit matin et la tombée de la nuit sont les moments prisés pour mettre en branle l’arsenal de séduction, avec des accessoires féminins aussi divers que variés.
Au marché Dior, situé aux Parcelles-assainies, plusieurs variétés d’encens sont vendus. Ces produits y sont très prisés en cette période de fraîcheur. Dans un cantine de l’entrée, le client est attiré par l’odeur agréable. Devant la porte, un monde fou assiège le vendeur. Des femmes assisses attendent avec impatience leur tour pour se servir. La taille moyenne, un homme d’une vingtaine d’années, teint noir, fait la navette. Selon lui, «il y a de nouveaux produits chaque année. Les tendances actuelles sont multiples et différentes. Les femmes ont des goûts variés. Certaines d’entre-elles choisissent les pots remplis de boules nommés Doutt koko qui ne nécessitent pas de mettre le produit dans l’encensoir. Il suffit de l’ouvrir et l’odeur se dégage», explique-t-il. «De par son odeur très agréable et exaltante, il y en a pour tous les goûts et les femmes l’aiment beaucoup», ajoute-t-il.
Il y a aussi d’autres variétés comme Nakka Djida, Kéthiakh, Roffo, Thiakhabal, Goowé saaf, Némali, Wiri-wiri, Neyméti, entre autres. Et les prix varient entre 500 et 50 mille francs Cfa. Selon la vendeuse Awa Ndiaye, les femmes achètent beaucoup les ceintures de perle (communément appellées Bine-bine) comme «Noope sa dieukeur» «Saf sap» «Tay mou neekh», entre autres. Pour elle, une fille doit toujours en porter pour conjurer le mauvais sort. Mais il semble qu’un autre secret entoure ces ceintures de perle. «Si tu le portes, ton mari ne pourrait jamais te quitter», confie-t-elle.
Pour Fatou Kiné Sow, vendeuse de pagnes, le commerce ne marche plus parce que les femmes et les jeunes filles préfèrent plus les lingeries et les nuisettes, alors qu’auparavant, nos mères utilisaient les pagnes blancs et cela était un mythe pour elles.
Entre 300 mille et un million de francs Cfa
Mais il n’y a pas seulement que les femmes qui se procurent de l’encens car les marabouts aussi s’y mettent. Cependant, ces derniers sont interessés par d’autres variétés auxquelles ils font usage, pour diverses raisons. «Ces produits contribuent à la guérison spirituelle. Ils sont aussi utilisés pour augmenter la pureté spirituelle d’un lieu ou d’une personne et aider à la pratique spirituelle, comme la méditation. Nous en faisons également usage, pour l’incantation d’un nom de Dieu, dans le but de lutter contre les énergies négatives angoissantes», confie un marabout sous le couvert de l’anonymat rencontré au marché Hlm. Ces produits viennent de divers pays comme l’Inde, l’Arabie saoudite et le Niger. Le prix de chacun de ces produits peut varier de 300 mille et à un million francs Cfa le kilogramme. Parmi les variétés d’encens utilisés par les marabouts figurent «Liban», «Djawiya», «Nourou mouhameb koune fa yakoune», «Kass baraba» ou encore «Mistoul habiyad».
Fallonne NDIAYE
(Stagiaire Walf Quotidien)