En prélude à la fête de Noël, l’Eglise adresse un message à la Nation en mettant l’accent sur les problèmes de l’heure tels que la violence, la peine de mort et autres tares de la société.
Le débat sur la peine de mort a pris une place importante dans le message de l’archevêque de Dakar en prélude à la célébration de la fête de Noël. «Face à la recrudescence de la violence dans la société sénégalaise, des voix se sont élevées pour demander le rétablissement de la peine de mort à titre dissuasif pour certains ou de vengeance, estiment d’autres. Ce serait un recul regrettable par rapport à la culture de la vie qu’il faut promouvoir car la peine de mort ne peut malheureusement faire revenir à la vie terrestre la victime d’un meurtre», indique Mgr Benjamin Ndiaye dans son discours en prélude à la fête de Noël. Il poursuit, par ailleurs, que l’application effective de la peine de mort, au-delà de la sanction pénale, diminue la chance de conversion pour le meurtrier qui doit assumer sa responsabilité. A en croire l’évêque, «une culture pour la vie est préférable à une culture pour la mort (…) Il ne faut pas tomber dans la folie d’ôter la vie aux semblables car elle est un don de Dieu qui en est, Lui-même, l’Auteur et le Maître. C’est à Lui qu’Il appartient de la donner ou de la retirer». Conséquence, dit-il, celui qui tue ne s’expose pas seulement au jugement des hommes mais aussi et surtout au jugement de Dieu. Mgr rappelle donc que la fête de Noël est la célébration de la vie donnée par Dieu. Il invite les Sénégalais à vivre en promoteur de l’amour et de la vie.
L’évêque a, par ailleurs, souligné que la fête de Noël arrive dans un Sénégal confronté ces derniers temps à de graves scènes de violences inquiétantes lorsque des agressions et meurtres marquent l’actualité, catastrophique lorsque des accidents de la route endeuillent des familles et handicapent à vie des victimes de plus en plus nombreuses. Et que dire, selon lui, des violences faites aux femmes, mineurs et enfants ainsi que des multiples comportements déviants dont la presse locale raconte régulièrement.
C’est à croire, d’après lui, que la société sénégalaise est malade de son manque de repères éthiques et moraux, de sa précipitation et impatience, de son déficit de conscience citoyenne, de son indiscipline caractérisée, de l’appât du gain et ses tendances de plus en plus matérialistes et consuméristes. La société sénégalaise qui célèbre pourtant la mort avec respect et dignité quand elle survient au cœur des existences, est malade surtout de banaliser la vie au point de tuer des hommes, femmes et enfants sans vergogne oubliant le précepte divin qui commande instamment de ne pas commettre de meurtre. Toutes raisons pour lesquelles, il invite à prier pour que la paix venant de Dieu inonde la terre et ses habitants, chasse la guerre et apporte le réconfort à tous les blessés de la vie, aux malades, personnes seules, pauvres et victimes de la violence.
Walf Quotidien