Le lead vocal du Daandé Lenol a fait faux bond à ses nombreux fans du Fouta, et plus particulièrement ceux de l’Ile-à-Morphil, pour des raisons indépendantes de sa volonté. En effet, Baaba Maal et son orchestre qui devaient se produire ce 14 décembre à Cas-cas pour le compte du Groupement d’intérêt économique (Gie) «Oumou Sall», dans le cadre des activités de ce dernier aux fins de rechercher des ressources, n’ont finalement pu faire le déplacement à cause d’une opposition manifeste du maire de ladite commune. Et ce, pour des raisons purement … politiques, selon les organisateurs de ce concert. Ces derniers sont surtout révoltés par «l’argument fallacieux» de trouble à l’ordre public pour ne pas autoriser l’organisation du concert. Très mécontentes, les populations de Cas-cas ont arboré, hier, des brassages rouges pour exprimer leur courroux face à ce qu’elles considèrent comme un manque respect. «Depuis des mois, nous attendions ce concert avec notre artiste préféré, nous exigeons que celui-ci soit autorisé dans les meilleurs délais et que le maire répare les préjudices matériel et moral subis», peste Hawa Moussa Tall présidente du Gie «Oumou Sall» qui soutient que sa structure a dépensé plus de 6 millions francs Cfa pour l’organisation du concert. D’après elle, aucune raison valable n’a été servie par le maire pour justifier le refus d’autorisation à la demande exprimée en bonne et due forme par les membres de ce groupement économique. «Nous avons satisfait à toutes les requêtes du maire Demba Bâ. Il nous a demandé la quote-part de la municipalité dans la vente des tickets d’entrée, nous l’avons accepté. Il nous a demandé de verser la quittance au Trésor, nous y avons souscrit. Malgré tout, il refuse de nous notifier l’autorisation d’organiser ce concert, arguant que c’est du ressort de l’autorité administrative c’est-à-dire, le sous-préfet. Ce dernier qui avait au départ réfuté cette prérogative finira par accepter d’endosser la responsabilité de l’interdiction de la manifestation», explique Mme Tall.
En plus du concert, il était prévu une finale de football entre Cas-cas et Walaldé et des combats de lutte à Dounguel auxquels devait assister Modou Lô, en tant qu’invité d’honneur. Mais le sous-préfet, Mouhamadou Wade, les a tous interdits. L’arrêté qu’il a signé dispose : «Toutes manifestations prévues à Cas-cas et à Dounguel les 14, 15 et 16 décembre 2016 sont interdites pour menaces réelles de troubles à l’ordre public et toute infraction à l’arrêté sera punie des peines prévues par le Code pénal et la loi N°78-02 du 29 janvier 1978 relatives aux réunions». Suffisant pour que les jeunes de Cas-cas, soutenus par une bonne frange de la population, sortent dans la rue pour manifester leur colère. Ils exigent, ainsi, le départ de l’autorité administrative, sinon, disent-ils, ils voteront contre le président Macky Sall, aux prochaines élections. Adama Gaye, président des jeunes de l’île et Ibrahima Diallo, président de la zone 2 de l’Odcav de l’île à Morphil, soutiennent mordicus qu’ils useront de toutes les voies légales pour le départ du sous-préfet.
Le sous-préfet injoignable
Selon les membres du Gie, le maire Demba Bâ n’aurait pas digéré qu’ils aient porté leur choix sur Abdoulaye Elimane Dia, maire de Demette, pour être le parrain de leurs manifestations. A les en croire, l’attitude du maire de Cas-cas «relève juste d’une jalousie politique». Or, pour les organisateurs du concert, c’est pour deux raisons qu’ils ont jeté leur dévolu sur Abdoulaye Elimane Dia. D’abord, soutiennent-ils, «c’est un acteur de développement très soucieux de l’essor économique de la contrée». Ensuite, ils indiquent que le choix de ce dernier était censé régler des problèmes politiques. En effet, considérant que nombre de responsables politiques de Cas-cas auraient pu être choisis comme parrains, il aurait été risqué d’en choisir un puisque dans le Gie, les membres ne sont pas du même bord politique. «C’est pour éviter de faire du parti pris qui pouvait disloquer notre structure que nous avons choisi un parrain en dehors de Cas-cas, en l’occurrence Abdoulaye Elimane Dia, nous fondant surtout sur le fait que c’est un acteur qui accompagne les actions de développement», justifie-t-on du côté des membres du Gie.
Walf quotidien a voulu avoir le sous-préfet de Cas-Cas pour avoir sa version des faits. Mais toutes nos tentatives d’entrer en contact avec lui sont restées vaines. Tous nos appels n’ont pu aboutir.
Abou KANE, correspondant
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