Un journaliste de la radiotélévision publique a été tué par balles à son domicile dans la nuit de lundi à mardi, à Mbuji-Mayi, dans le centre de la République démocratique du Congo, a annoncé à l’AFP un responsable de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC).
“Nous condamnons la mort de Marcel Lubala de la RTNC (Radio télévision nationale congolaise) abattu froidement dans la nuit de lundi à mardi alors qu’il dormait paisiblement avec sa famille” à Mbuji-Mayi, a déclaré à l’AFP Joseph Boucard Kasonga Tshilunde, président de l’UNPC.
“C’est le seizième journaliste tué en RDC en dix ans et trop souvent les auteurs et commanditaires ne sont jamais sanctionnés”, a-t-il déploré.
Contacté par l’AFP, un haut responsable de la RTNC a indiqué que la chaîne se prononcerait rapidement sur cette information.
“Nous sommes profondément troublés parce que cet assassinat intervient alors que seule la police fait des patrouilles la nuit dans la ville de Mbuji-Mayi”, capitale de la province du Kasaï-Oriental, a indiqué M. Tshilunde.
Depuis octobre, un couvre-feu est décrété à Mbuji-Mayi de 22H00 à 5H00 (20H00 à 3H00 GMT), décidé par les autorités après les affrontements fin septembre entre les forces de l’ordre et les partisans d’un chef coutumier tué un mois plus tôt dans la province voisine du Kasaï-Central. Une centaine de personnes avaient été tués dans ces affrontements. Selon les autorités, les partisans du chef coutumier se seraient réfugiés au Kasaï-Oriental.
Une source proche du gouverneur du Kasaï-Oriental a indiqué à l’AFP qu'”une série de cambriolages a été enregistrée pendant le couvre-feu” et soupçonné que des policiers étaient à l’origine de cet assassinat.
Début novembre, l’ONG congolaise de défense de la presse Journaliste en danger (JED) a dénoncé dans son rapport annuel “la montée des attaques ciblées contre la presse” en RDC, pays qui occupe la 152 e place du classement mondial établi par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
AFP