Malgré les appels formulés par le président de la République, Macky Sall et son ministre de l’Education nationale pour une année scolaire 2016/2017 apaisée, le Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss/Cusems) souligne que les signes de cette pacification dont parlent les autorités ne sont pas encore visibles. Le nouveau Secrétaire général de ce syndicat, Saourou Sène, qui animait, hier, une conférence de presse, pour décliner sa nouvelle feuille de route, indique que l’Etat n’a pas encore posé d’actes forts allant dans ce sens. «L’un des piliers de notre action syndicale demeure le suivi de la mise en œuvre des accords et engagements obtenus du gouvernement du Sénégal. C’est pourquoi, il urge de signaler que l’année 2016/2017 s’annonce sous de sombres auspices compte tenu de l’évaluation faite de la mise en œuvre de ces accords qui laisse transparaître un faible niveau d’exécution», souligne-t-il.
Le remplaçant de Mamadou Lamine Dianté affirme que le gouvernement, malgré la tenue de la réunion prérentrée scolaire, verse toujours dans le dilatoire pour satisfaire leurs vieilles revendications. A en croire M. Sène, les enseignants regrettent de constater qu’en ce qui concerne les lenteurs administratives, le projet de numérisation et de dématérialisation de la Fonction publique initialement prévu en juin 2015 n’est pas encore effectif. Ce, malgré la massification des dépôts de dossiers. Il souligne aussi que la question de la formation diplômante des enseignants est loin d’être réglée en dépit des multiples interpellations des autorités. «Les fortes requêtes formulées par les syndicats d’enseignants lors de la rencontre du 6 mai 2016 pour demander au gouvernement de faire l’état des lieux sur le stock des mises en solde et de mettre en place un dispositif transparent de paiement des rappels n’ont pas encore trouvé d’échos favorables», déplore Saourou Sène. Qui soutient que si le pouvoir veut une année scolaire sans perturbation, il doit produire du concret. «Nous rappelons au gouvernement que nous avons affiché notre bonne volonté depuis l’intervention des chefs religieux pour aller vers un apaisement afin de lui permettre d’utiliser à bon escient la période des vacances scolaires pour honorer ses engagements. Mais au moment du bilan, en ce début d’année scolaire, il importe de noter que beaucoup de manquements existent», a-t-il regretté.
Mamadou GACKO (Walf Quotidien)