Véritable légende de la lutte sénégalaise avec frappe, Yakhya DIOP Yékini, évoque avec RFI la spécificité de ce sport bien national, et explique sa popularité au Sénégal.
Selon l’ancien roi des arènes, «un champion doit avoir une image, un comportement irréprochable envers les gens, qu’ils soient supporters ou pas. Je pense que j’ai montré aussi que pour devenir champion et le rester, dans n’importe quel domaine, il faut de l’abnégation et beaucoup de sacrifices, c’est peut-être cela qui est la base de cette popularité».
Côté mystique, Yakhya DIOP pense que cela ne représente 10%. «Nous sommes des Africains et avons nos réalités. C’est comparable à la préparation mentale. Chez les Occidentaux, un sportif doit avoir un psychologue à ses côtés, mais chez nous, il faut le mystique. C’est comme cela que je peux le comparer. Psychologiquement, si on n’est pas fort, on peut être perturbé par le mystique de son adversaire. Mais il ne faut pas commettre l’erreur de croire que seul le mystique vous fait gagner».
Pour ce qui est de sa première défaite, Yékini a confié sur les ondes de la radio française que c’était une grande déception. «Ce n’est pas agréable de perdre surtout pour quelqu’un qui n’a jamais connu le moindre revers. On finit par perdre la notion de la défaite quand on enchaîne les victoires à ce point. Passée la déception, il faut se rendre à l’évidence ; admettre que la défaite fait partie de la vie de tous grands champions. C’est très dur, mais on finit par l’accepter».
S’agissant de sa dernière défaite face à Lac de Guiers 2, il trouve que c’est tout à fait normal car, comme il a battu ses ainés, ses petits frères aussi peuvent le battre. Et c’est ce qui s’est produit avec le puncheur du Walo.
Concernant son avenir, il dit avoir discuté avec son staff, ses parents et ses proches après son dernier combat. «D’ici quelques semaines, je pourrais dire ce qui reste de mon avenir dans l’arène. La lutte, ce n’est pas seulement descendre dans l’arène. On peut rester dans la lutte en ayant un autre rôle».
Bachir NDIAYE (WALFnet)