Le Canada, par le biais de son ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie Claude Bibeau, annonce un appui financier au Sénégal les années à venir. Le pays recevra d’abord une aide de 19,6 millions de dollars, soit 11 milliards de francs Cfa, en soutien au centre de recherches pour le développement pour appuyer les travaux de l’Institut africain des sciences mathématique au Sénégal. Cette somme qui sera versée sur cinq ans, (jusqu’en 2021), est la première d’une longue série de soutiens financiers pour le développement du Sénégal, fait savoir Mme Bibeau lors de la revue annuelle conjointe du programme de coopération entre le Sénégal et le Canada. En effet, le financement d’autres projets et initiatives de développement au Sénégal sont aussi annoncés par Mme Bibeau. Elle cite, entre autres, un montant de 70 millions de dollars, soit 41 milliards de francs, qui seront aussi versés sur cinq ans (2015-2020) au pays afin de l’appuyer dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse) qui aidera le Sénégal à atteindre une croissance forte et inclusive.
Pour améliorer sa gestion des finances publiques et la gouvernance de certains secteurs tels que l’agriculture et la nutrition, une somme de 50 millions de dollars, soit 29 milliards de francs sera octroyée au Sénégal. Outre les aides au développement annoncées par le Canada, Mme Bibeau a salué les actions communes menées par les deux pays pour l’amélioration de la productivité par le renforcement des organisations paysannes, la formation et l’innovation. «Les productrices et producteurs de riz dans la vallée du fleuve Sénégal ont doublé leur production entre 2009 et 2016. Dans la région des Niayes et en Casamance, près de 30 mille producteurs, dont plus du tiers sont des femmes, ont modernisé leurs systèmes de production de transformation», se réjouit-elle.
Sur le plan de la nutrition, elle a par ailleurs procédé au lancement du volet sénégalais du projet Bon départ en partenariat avec l’organisme canadien Initiative pour les micronutriments d’une valeur de 107 millions de dollars qui vise à améliorer la nutrition de plus de 2 millions de femmes et de jeunes filles au Sénégal «en leur garantissant un meilleur accès à des suppléments en acide folique et en fer».
Pour sa part, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a salué les résultats probants de la coopération Sénégalo-canadienne. Il a rappelé qu’entre 2014 et 2016, les engagements canadiens au Sénégal sont passés de 59,7 millions de dollars, soit 26,8 milliards, à 72,9 millions de dollars canadiens, soit 32,8 milliards. Ce qui représente une hausse de 22,11 milliards. «Les activités des projets financés par le Canada ont donc permis d’atteindre des résultats significatifs dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Il s’agit de l’accroissement de la production agricole dans la zone des Niayes, en Casamance et dans la Vallée du fleuve Sénégal, de l’amélioration des revenus des ruraux et d’une meilleure prévention des risques nutritionnels au sein des groupes les plus vulnérable», fait-t-il savoir. Et d’ajouter que l’évaluation des indicateurs de la matrice portant sur la sécurité alimentaire démontre les avancées réalisées dans ce domaine. Amadou Bâ reconnait toutefois que des efforts restent encore à faire, notamment sur la problématique de la gestion du foncier dans la zone des Niayes qui, selon lui, préoccupe les autorités sénégalaises «conscientes que sans une protection efficace de cette zone, il serait difficile d’atteindre les objectifs en termes de production et d’exportation des produits horticoles».
WALF