Le Conseil national du parti socialiste a approuvé samedi à l’unanimité l’organisation d’une primaire ouverte à une partie de la gauche en vue de l’élection présidentielle de 2017. Elle se tiendra les 22 et 29 janvier 2017.
C’est une première pour un président sortant dans la Ve république : François Hollande ne sera pas le candidat présumé du Parti socialiste et devra, selon toute vraisemblance, passer par une primaire pour se représenter en 2017.
Le Conseil national du parti socialiste a approuvé samedi 18 juin, à l’unanimité, une résolution affirmant que, “faute de soutien des Verts et du PCF à une primaire de toute la gauche, le Parti socialiste décide d’organiser une primaire ouverte aux acteurs de la Belle Alliance populaire et [à] tous ceux qui soutiendraient la démarche”.
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait annoncé vendredi qu’il comptait proposer au Conseil national l’organisation de cette primaire ouverte à tous les citoyens, mais resserrée sur le périmètre politique de la Belle Alliance populaire (PS, PRG, écologistes pro-gouvernement).
“Je crois que le président de la République a hâte d’expliquer quels ont été ses choix […] et de souligner devant l’ensemble des Français comment il a réussi et comment les résultats, que ce soit de la croissance ou de l’emploi, sont bons aujourd’hui et comment tous les indicateurs sont au vert”, a-t-il expliqué samedi à TF1, réitérant son souhaite que François Hollande se soumette à la primaire.
“Si je ne suis pas en mesure de remporter la primaire, comment pourrais-je espérer remporter la présidentielle ?”, a confié à des visiteurs le chef de l’État, élu en 2012 après avoir remporté la primaire de son parti.
Le calendrier proposé apparaît sur mesure pour le président de la République : le texte propose d’organiser ces “primaires de l’unité les 22 et 29 janvier”. La date d’ouverture des candidatures est fixée au 1er décembre et leur clôture au 15 décembre.
“Relégitimer” le président sortant
Selon des informations obtenues par Le Monde, l’initiative de la primaire a été “prise de concert directement entre Solférino et l’Élysée”. Pour le chef de l’État, il s’agit en effet d’une occasion de se “relégitimer” au sein de la gauche.
Une “relégitimation” qui satisferait bien peu les frondeurs, dont Benoît Hamon, député et ancien ministre de l’aile gauche du PS. Il estime que cette primaire est la preuve qu’il n’y a “plus de candidat naturel” du PS à la présidentielle.
Sentiment partagé dans l’opposition : “C’est un peu le dernier clou sur le cercueil électoral du Parti socialiste que d’imposer à un sortant […] de passer par une primaire”, a ironisé sur BFMTV Thierry Solère (LR), président du comité d’organisation de la primaire de droite.
À gauche, dans le camp des partisans de la primaire, les réactions étaient contrastées samedi. Si la cheffe de file de la motion D du dernier congrès (“La Fabrique”) Karine Berger a applaudi, celui de la motion B Christian Paul est resté prudent.
“Nous voulons toutes les modalités de 2011, avec 10.000 bureaux de votes, et un filtre efficace pour distinguer les candidatures sérieuses des candidatures anecdotiques”, a expliqué à l’AFP François Kalfon, porte-parole de l’ancien ministre de l’Économie Arnaud Montebourg, qui n’exclut pas d’être candidat.
En réponse à la demande de M. Kalfon, qui souhaitait qu’il soit clairement dit que les modalités seraient celles de 2011, la direction du PS a introduit dans son texte initial une phrase affirmant que “les modalités de vote et de débat s’inspireront des primaires citoyennes de 2011”.
Le texte prévoit aussi que ces modalités seront “fixées par le comité d’organisation et de suivi des primaires, soumises à nos partenaires et ratifiées pour ce qui concerne le Parti socialiste par un Conseil national dimanche 2 octobre”.
france24
(titre WALFNET)