La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) commémore le cinquantenaire du 1er Festival mondial des arts nègres organisé en 1966 au Sénégal. Les festivités seront lancées samedi à partir de 9 heures au théâtre national Daniel Sorano où a eu lieu il y a cinquante ans l’ouverture de cet évènement qui a réuni le monde autour de l’art africain et de l’identité noire ou négritude.
Pour les organisateurs qui ont rencontré la presse hier, en prélude à la manifestation, l’objectif de cette commémoration vise à rafraichir les mémoires des Sénégalais sur l’importance de la culture. «La temporalité nous invite à un ancrage dans le passé. Nous envisageons de nouvelles lectures sur la culture au Sénégal, car le pays est un patrimoine culturel et ce projet est commun pour rendre le Noir présent à lui-même», a souligné le philosophe Alpha Amadou Sy, président de la Cacsen. Selon lui, il faut repenser notre manière d’être au monde. «Sans la culture, aucun plan de développement n’est pensable», fait-il savoir.
Sy remarque que la culture sénégalaise va de mal en pis et soutient qu’il est important d’aller à la recherche de vieilles connaissances pour préparer son avenir. «Nous avons trouvé nécessaire de remonter dans le passé pour bien préparer l’avenir. Nous allons nous documenter, car il faut que les Sénégalais retrouvent leur mémoire pour envisager leur lendemain», confie-t-il.
Président du comité scientifique du colloque prévu en novembre, le professeur Saliou Mbaye, ajoute que le comité va faire de telle sorte que le public surtout la jeune génération puisse se remémorer du passé de sa culture et qu’elle puisse s’en servir. Car indique-t-il, «ce 1er festival mondial des arts nègres est une pièce maitresse de notre patrimoine culturel. C’est l’occasion d’étoffer cette politique de reconstitution de notre patrimoine».
Les organisateurs ont déroulé un chapelet d’activités qui seront menées pendant six mois. Il s’agit du lancement, samedi à Sorano, avec au menu une exposition de documents et d’images sur le festival, la projection du film soviétique sur le festival intitulé African rhytmus et un dialogue avec le public. Au-delà de cette date, une table ronde sous le thème «Il était une fois le 1er Festival mondial» est prévue le 4 mai prochain au musée Léopold Sédar Senghor avec un témoin clé du festival notamment le peintre Ibou Diouf qui a réalisé en 1966 l’affiche du festival. Une autre rencontre autour de la dynamique culturelle de 1956 à 1966 est retenue en septembre. Selon Annie Coly, présidente de la commission d’organisation, les régions ne seront pas en reste. Les universités régionales concoctent leur programme en rapport avec la Cacsen. «Les jeunes sont au cœur de nos cibles, notamment les universités publiques et privées et les élèves de différentes écoles», souligne Mme Coly. Un salon international des éditeurs des livres d’art africain est programmé en novembre pendant la période du colloque retenu du 08 au 10 novembre prochain avec comme invité le Prix nobel de littérature, le Nigérian Wolé Soyinka.
Contrairement au 1er festival mondial des arts nègres organisé en 1966 par l’Etat du Sénégal avec son président Léopold Sédar Senghor, cette commémoration du cinquantenaire est une initiative privée de la Cacsen avec les moyens du bord.
Awa SOW
(Stagiaire)