Si tout est fin prêt sur le papier ou en paroles, les deux lieux visités hier restent inertes. Rien ne laisse présager que le Palais de justice et la Gare ferroviaire vont recevoir sous peu les férus de l’art contemporain africain venant du monde entier. Ces deux bâtiments en ruines, abandonnés depuis plusieurs années nécessitent des aménagements.
Le spectre des œuvres à convoyer va-t-il refaire surface ? Baïdy Agne rassure en l’absence du directeur artistique, le Franco-camerounais Simon Njamil qui n’a pas pris part à la réunion d’hier. «Il y a des œuvres qui sont sur place et il y en a d’autres dont le transport est organisé aujourd’hui. Les sociétés de transport sont identifiées, tout se passe correctement et les œuvres seront là dans la totalité à date échue», indique-t-il.
«Tout est en ordre» sans tambour ni trompette. Sur les artères de la ville de Dakar empruntés hier en allant vers le siège du Cnp, non loin de l’Assemblée nationale, seul le Musée de l’Ifan porte les stigmates d’un évènement continental, voir mondial qui se prépare à Dakar en moins d’un mois. Pour le président du comité d’orientation, il y a une communication à dérouler pour populariser la manifestation dont le thème retenu est «Réenchantement». De nouveaux partenaires médiatiques en dehors de la presse locale sont identifiés. La Biennale s’est dotée d’un nouveau site et s’active dans les réseaux sociaux, même si cela n’est pas visible. «La communication va monter en puissance», lance-t-il.
Une biennale attractive économiquement
La transversalité de la culture sera matérialisée durant cette édition. Car fait savoir Baïdy Agne, «le ministère du Tourisme a un engagement particulier pour cette biennale, celui des Finances s’y implique». A travers l’Agence pour la promotion du tourisme, le département va vendre la destination Dakar et le Dak’art. Le secteur privé national et extérieur aussi sera là «en force», informe-t-on. Sa présence sera marquée sous plusieurs formes : soutiens, participation financière, accords de partenariat, sponsoring. Si le privé adhère en masse à cette édition, Baïdy Agne estime que cela n’est pas lié à son statut de patron du patronat. «C’est le projet de la Biennale qui est d’importance majeure qui les attire. Car les entreprises privées comprennent que l’économie créative est en réalité la nouvelle économie dans laquelle tout le monde doit s’investir», explique le président du Cnp. Des partenaires institutionnels du Sénégal tels que l’Uemoa, Oif…, s’y intéressent. Etant le seul évènement majeur du continent en matière d’art contemporain, Agne invite «à renforcer son rayonnement. Car au-delà du Sénégal, c’est un positionnement de toute l’Afrique».
WALF