«Les membres du Conseil permanent dirigée par la Canadienne Michaëlle Jean, en session jeudi à Paris, ont déploré la dégradation de la situation sécuritaire et l’absence, malgré les efforts significatifs déployés sans relâche par la Communauté internationale, d’avancées dans l’instauration d’un dialogue politique réellement inclusif », détaille le communiqué. «L’OIF décide de suspendre la coopération multilatérale francophone déployée au Burundi, à l’exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie », indique le texte. Le conseil permanent de l’organisation a par ailleurs annoncé la réintégration de la République centrafricaine (RCA) au sein de ses instances, en saluant «le sens des responsabilités dont ont fait preuve les autorités de transition du pays ». Après trois ans de violences intercommunautaires qui ont ravagé le pays, la RCA a organisé avec succès des élections il y a quelques semaines. Le Burundi n’a pas officiellement réagi à cette annonce, mais le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe, a posté un tweet dénonçant une « comédie » de «très mauvais goût ». «Comme si la Francophonie était un dieu et que le Burundi devrait se prosterner devant ce déni de sa souveraineté», a-t-il ajouté dans un deuxième tweet. Le Burundi est plongé depuis près d’un an dans une crise politique profonde, née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet. Les violences ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 250.000 personnes à quitter le pays.
BBC