Le Conseil constitutionnel a rendu son avis au président de la République qui l’avait saisi afin qu’il se prononce sur la possibilité ou non de réduire son mandat de 7 à 5 ans. Après avoir reçu cet avis, dont il est le seul à connaître le contenu, le chef de l’Etat qui va faire une déclaration en début d’après-midi, a maintenant deux scénarii en fonction du contenu de l’avis du Conseil constitutionnel.
En fait, c’est le destin même de l’actuel locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor qui risque de se jouer aux environs de 20 heures.
Il est possible, en effet, que les cinq «Sages» disent «oui» au chef de l’Etat quant à l’applicabilité de la réduction de la durée du mandat présidentiel au mandat en cours. Dans ce cas, il suffira juste que les Sénégalais votent oui au référendum pour que le mandat de Macky Sall soit réduit et qu’on organise le prochain scrutin présidentiel en 2017.
Le deuxième scénario pourrait se résumer à un «oui, mais…» des cinq «Sages», c’est-à-dire que la réduction, même si elle est votée par les Sénégalais au référendum, ne s’applique pas au mandat en cours. Le Conseil constitutionnel peut être d’accord sur le principe de la réduction, mais estimer qu’elle ne peut pas s’appliquer au mandat en cours, puisque le chef de l’Etat a prêté serment sur la Constitution qui fixe la durée du mandat du président de la République à 7 ans. C’est d’ailleurs ce même Conseil constitutionnel qui avait, en 2012, jugé que la parole de Wade ne saurait être au-dessus de la Constitution.
C’est dans l’entre-deux tours de la dernière élection présidentielle que Macky Sall s’était engagé à réduire la durée de son mandat. Un engagement qu’il a réitéré au Sénégal et à travers le monde. Lors de son message à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République a annoncé sa décision de recueillir l’avis du président de l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. «Conformément à l’article 51 de la Constitution, je recueillerai, au préalable l’avis du Président de l’Assemblée nationale et celui du Conseil constitutionnel», avait-il assuré.
Mais, dans tous les cas de figure, un reniement à la parole donnée serait lourd de dangers pour l’actuel locataire du Palais. Le précédent Wade est là pour le lui rappeler.