Les hommes politiques, artistes et autres célébrités à avoir bénéficié de la liberté provisoire font légion par ces temps qui courent. Le dernier exemple en date est celui du lead-vocal de «Raam Daan», qui après plusieurs mois d’incarcération a bénéficié de la générosité des juges.
Mis aux arrêts au mois de juin dernier pour détention de faux billets d’euro, d’un montant estimé à plusieurs milliards de nos francs, Thione Seck hume désormais l’air de la liberté.
Avant Thione SECK c’est Luc Nicolaï, homme d’affaire, promoteur de lutte, cité dans une sombre affaire de trafic de drogue à Saly, qui avait bénéficié de la magnanimité des juges qui lui ont accordé une LP. Pourtant, le promoteur a été arrêté et inculpé pour trafic de drogue, et les preuves de sa culpabilité ont crevé les yeux de nombre d’observateurs.
La même indulgence sera notée avec Cheikh Béthio Thioune. Arrêté en avril 2012 pour les délits de «meurtre et acte de barbarie» au préjudice de deux de ses disciples, le guide religieux va passer quelques mois en prison avant d’être élargi pour des raisons de santé. C’est ainsi qu’il s’est rendu en France pour se soigner, depuis le guide des Thiantacounes enchaine les « ziarr ». Même cas de figure pour Serigne Assane Mbacké. Arrêté le 16 mars 2015 dans l’affaire de l’incendie des maisons du député Moustapha Cissé Lô, il sera inculpé par le juge d’instruction du 1er cabinet pour les faits d’incendie volontaire d’habitations habitées, vol en réunion avec infraction et escalade.
Le jeune marabout obtient une liberté provisoire après quelques mois d’incarcération. Cheikh Yérim Seck et son histoire d’amour avec Aïssatou Tall. Le journaliste est arrêté pour viol commis sur la fille du magistrat Boubou Tall. Il bénéficiera de la clémence des juges qui vont lui accorder une liberté provisoire. Dans le champ politique, El Hadji Amadou Sall, membre du Parti démocratique sénégalais (Pds) tombe sous l’article 80 «Offense au chef de l’Etat».
Il séjourne en prison pendant des mois avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Oumar Sarr, ne fait pas exception. Après sa fracassante sortie sur le chef de l’Etat suite à l’affaire Lamine Diack, il est cueilli manu militari chez lui par la Division des investigations criminelles (DIC). Le coordonnateur du Pds sera inculpé pour faux, usage de faux et diffusion de fausses nouvelles. N’empêche, après quelques mois de détention, une liberté provisoire lui a été accordée. L’affaire d’Aïda Ndiongue est à mettre dans le même registre. Poursuivie par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) pour délits d’enrichissement illicite, l’ex-sénatrice va être blanchie et son dossier classé sans suite. Une libération qui avait soulevé des vagues suite à un communiqué du parquet qui avait jugé cette décision « troublante et illégale ».
Et pourtant malgré les délits et crimes retenus contre ces personnalités, Dame justice n’est jamais allé au bout des affaires. Et aujourd’hui la question que bon nombre d’observateurs se posent c’est pourquoi l’ancien ministre d’Etat Karim Wade condamné à 6 ans de prison ferme par la Cour de répression de l’enrichissement (CREI), dans le cadre de la traque des biens mal acquis, ne bénéficie pas d’une telle générosité de la part des magistrats.
Samba BARRY WALFNET