Les quinze propositions du chef de l’Etat pour une réforme institutionnelle ne satisfont pas les partis de gauche pourtant membres de la mouvance présidentielle. La Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) estime qu’elles ne prennent pas en compte les recommandations phares de la Cnri.
La Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) «a pris acte» de la volonté affichée du président de la République de mettre en pratique les engagements pris antérieurement. Elle se félicite du fait que les quinze points annoncés sont pour l’essentiel issus du rapport de la Cnri, y compris la proposition de réduire le mandat présidentiel de 7 à 5 ans, de l’appliquer au mandat en cours et de passer par le référendum en utilisant l’article 51 de la Constitution. Cependant, ces leaders de parti «constatent» que les propositions énoncées ne sont qu’une déclinaison des points généraux des réformes à entreprendre. On se souvient que le Président Sall, alors candidat, a signé la Charte de gouvernance démocratique et a pris l’engagement d’appliquer les conclusions des Assises nationales une fois élu. Dès son accession à la magistrature suprême, Macky Sall a institué la Cnri chargée de faire des propositions qui «devraient notamment prendre en charge les problématiques de la consolidation de l’Etat de droit, l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire, etc».
Mais, pour ces partis de gauche, le chef de l’Etat, qui a annoncé quinze propositions pour mettre en œuvre les réformes institutionnelles promises, dans son discours du 31 décembre, a éludé les recommandations phares de la Cnri. «La Cds note d’abord que le président de la République a choisi la voie de la révision alors que la Cnri recommandait l’adoption d’une nouvelle Constitution», indique le communiqué. «Ensuite, il y a l’absence de certaines propositions essentielles, notamment le silence sur le cumul des fonctions de président de la République et de chef de parti, la modification de la composition du Conseil supérieur de la magistrature faisant sortir le président de la République et le ministre de la Justice (ce qui renforcerait l’indépendance de la justice), la création d’une Cour constitutionnelle aux prérogatives renforcées à la place du Conseil constitutionnel actuel, la désignation des membres de la Cour par des personnalités non politiques ; silence aussi sur des éléments de démocratie directe comme l’initiative populaire législative, le droit de pétition et la saisine directe de la juridiction constitutionnelle, la constitutionnalisation de l’administration, etc», poursuit la Cds qui, sous réserve de prendre connaissance du texte de révision, considère que les propositions, telles que déclinées dans leur forme actuelle, ne prennent visiblement pas en charge les préoccupations majeures des Sénégalais en matière de réformes institutionnelles.