HISTORIQUE DE LA CRISE: Les avancées démocratiques au Sénégal de 2015, sont l’émanation d’une conjugaison d’efforts et du leadership politique des anciens décideurs post indépendance. Une succession de législatures pendant lesquelles, de 1960 à 1980, le Sénégal était sans conteste cité en exemple dans sa posture de pays phare relativement à sa démocratie et son modèle de gouvernance crédible marqués par des hommes et des femmes d’envergure digne de confiance.
A l’époque, les députés étaient un symbole de consécration des acteurs politiques, ayant justifié d’un parcours politique élogieux et admirable aux yeux de leurs mandants. Cette situation a commencé à connaitre une nette dépréciation à l’époque des violentes tendances du Parti Socialiste d’alors, traversé par des Confrontations physiques et verbales dans certaines localités du pays. Vers les années 1990, les animosités entre tenants des tendances avaient atteint son paroxysme par des conflits graves à l’intérieur d’un même parti. Cette époque a ainsi annoncé le début de la fin d’une belle période où l’homme politique était, et un modèle de réussite et une référence sociale, jouissant d’un réel estime de la part des populations. Ce bref survol de l’histoire politique de notre pays doit aussi à la vérité de rappeler que le PDS après son arrivée au pouvoir en 2000 a continué à perpétuer les invectives, insultes et autres quolibets dans leur parti, et entre partis, reflétés malheureusement à l’Assemblée Nationale, en violation du mythe et du symbole fort de la Chambre des Représentants. LA DEPRECIATION DE LA FONCTION DE DEPUTE Déjà à cette époque se confirme le ressentiment et le rejet du « Peuple Conscient » vis-à-vis du DEPUTE. Ceci se manifeste par une perte systématique par les Partis au Pouvoir des Grandes Villes du pays, et Dakar en particulier. Les effets et impacts de la Presse et des Actions de Conscientisation entrepris par les Sociétés Civiles (politiques, de Développement, et de Défense des Droits), sont passées par là et laissé leurs impacts d’éveil des populations dans la conscience collective. Il s’y ajoute l’apparition d’un phénomène très étrange de « prostitution politique ». Il s’agit de la TRANSHUMANCE servie constamment comme contre-modèle et anti valeurs aux militants, aux Sénégalais restés stupéfaits. Tel du bétail à la recherche perpétuelle de pâturages abondants, une certaine classe politique incolore et inodore, en valse au gré de leurs intérêts personnels Fondamentalement, c’est la somme de toutes ces forfaitures sociologiques perpétrées dans la vie politique de notre pays, que s’est installé le dégoût quasi populaire de la « chose politique » d’où proviennent les députés de notre Assemblée Nationale. Malheureusement pour eux, cette situation coïncide avec un éveil de conscience plus accru et une vulgarisation de l’information au quotidien grâce au développement des médias. Sous ce registre, cher lecteurs, les populations affichent clairement son désintéressement du pouvoir législatif comme en témoigne le faible taux de participation au vote de l’élection des représentants du Peuple. Au total, il convient de recadrer les choses, repenser le type de gouvernance politique à proposer au vaillant peuple sénégalais qui a commencé à savourer le gout de « l’expression politique » depuis 1848 à la faveur du privilège des citadins des quatre communes. Le contexte du multipartisme, des coalitions ponctuelles et de circonstance ont fini par pousser l’intelligentsia sénégalaise à s’interroger sur la vraie raison qui anime nos hommes politiques. S’agit-il à présent de servir le peuple ou de se servir du peuple ? Ce questionnement est valable dans l’espace politique, mais il l’est plus pour les dépositaires de la confiance du peuple. Cette interrogation de fond donne lieu à une série de points sombres, dont votre serviteur se fait le devoir d’en évoquer quelques-uns. Au moins interrogeons-nous puisque « se taire face à ce danger qui guette notre République est assimilable à la lâcheté. Les questionnements des sénégalais • Qu’est qui explique le monopole des partis politiques d’élire UN DEPUTE au détriment de toute légitimité et mérite intrinsèque ? • A quoi sert l’Assemblée nationale du Sénégal d’aujourd’hui en dehors des aspects protocolaires ordonnancés par la loi Constitutionnelle, comme le veut la démocratie? • Y a-t-il une Assemblée nationale représentative de composantes essentielles de sa population, agricole, jeune, femme, intellectuelle, sociale, culturelle, religieuse et même politique au Sénégal en 2015? • Notre Assemblée est- elle dévouée aux préoccupations du peuple ou est-elle au service de ses propres intérêts liés à la fonction ? • Quels sont les critères et les profils qui permettent d’être DEPUTE à « notre » l’Assemblée Nationale ? • Quel est l’état réel de la séparation des pouvoirs exécutif et législatif ? • Notre Constitution est-elle en phase avec les mutations socio-politiques du moment • Quelle est la typologie de députés qui siègent à l’Assemblée tenant compte d’un mapping sociologique et géographique ? • Que faut-il comprendre de la confection si conflictogène des listes départementales et nationale ? si le siège du Député était désintéressé ? • Quel est l’avenir de l’Assemblée nationale sur ce visage très peu valorisant qu’elle renvoie au peuple sénégalais ces derniers jours ? Mesdames et Messieurs, il est simplement triste que notre représentation nationale vient de s’offrir en spectacle hors de son champ d’action digne des hommes lucides, tandis que son Peuple majoritairement stupéfait et silencieux ne manquera pas d’en tirer des enseignements et procéder à sa propre lecture face à ces dérives d’un autre Age. En tout état de cause, le Sénégal mérite des représentants épris d’un système de valeurs incarnant le modèle de la référence et l’excellence. Les hypothèses de rupture Au regard de la complexité des questions ci-dessus que se posent votre serviteur, une démarche de rupture s’impose à présent, nécessitant une réflexion globale, inclusive et participative sur le type de Représentation Nationale que MERITE le Sénégal. Afin de mettre fin à la politisation « politicienne » de la représentation du Peuple, au moment où celui-ci se détourne de plus en plus de la « chose politique », il y a lieu d’inscrire le mérite et la crédibilité au centre du profil du représentant du Peuple. C’est à ce prix et à ce prix seulement qu’on parviendrait à éloigner les vautours politiques des espaces nobles des Grands Hommes Politiques devenus une denrée rare au Sénégal. Ainsi, des Etats Généraux de l’Assemblée Nationale, du Conseil Economique et Social et Environnemental, s’imposent de plus en plus. Ceci permettra de ne pas « changer les règles du jeu en plein jeu » évitant le spectre de la dissolution de l’Assemblée si c’est pour la remettre selon le même dispositif actuel, puisqu’il faut définitivement régler les mandats taillés sur mesure, les risques de perte de mandats pour les infidèles et plus récemment l’histoire rocambolesque des « Groupes Parlementaires » Enfin, après un grand débat national sur les vraies sources de « légitimité » qui devraient ouvrir aux autres les portes de l’Assemblé Nationale et des Institutions de Représentation, loin des combines partisanes dignes des combats de lutte dans l’arène. Le Sénégal pourra enfin se doter d’une VRAIE ASSEMBLEE NATIONALE REPRESENTANT LE PEUPLE. La Citoyenne du monde que je suis pense devoir se prononcer sur cette question d’importance capitale, puisque « SE TAIRE DEVANT DE TELLES DEVIATIONS POLITIQUES QUI A DEJA DETEINT SUR NOTRE SOCIETE, EST ASSIMILABLE A UNE ACTE DE LACHETE ». C’est l’objet de cette contribution qui vise à améliorer la posture des représentants d’un PEUPLE QUI VOTE DEPUIS LE 19e siècle. Mme Khady FALL TALL