On en sait un peu plus sur les résultats des médiations longtemps annoncées dans la crise qui secoue l’Assemblée nationale. En effet, ces médiations avaient amené l’opposition parlementaire à surseoir au grand rassemblement qu’elle avait prévu le 25 novembre à la place Soweto pour dire non à la «forfaiture». Et voilà que nos confrères du site jotay.net, informent que le président du groupe parlementaire Libéraux et Démocrates Modou Diagne Fada, considéré comme un usurpateur et exclu du Pds, aurait accepté de quitter la tête du groupe suite à une médiation entreprise par le député Imam Mbaye Niang.
Mais Modou Diagne Fada, selon toujours nos confrères, ne cédera pas le fauteuil si facilement. Il a posé quelques conditions : La première est que Aïda Mbodj choisie par Me Wade pour diriger le groupe de l’opposition en lieu et place de Modou Diagne Fada ne soit pas le titulaire du poste. Le «rebelle» du Pds veut qu’un président de consensus soit désigné pour le remplacer à la tête du groupe parlementaire tant convoité. L’autre condition fixée par Modou Diagne Fada est que les intérêts de ses proches qui l’ont accompagné dans la rébellion contre le diktat de Wade soient protégés. Il exige ainsi que la députée Fatou Thiam (vice-présidente du Groupe) et Mamadou Haj Cissé (président de la Commission Communication) soient laissés à leur poste respectif. Interpellés sur cette médiation et ces conditions posées par Modou Diagne Fada, certains responsables libéraux font la fine bouche. «Je ne suis pas sûr que ces conditions de Modou Diagne Fada seront acceptées par le parti. Ce dont je suis sûr, c’est qu’on avait annoncé un médiateur pour permettre de sauver les meubles à l’Assemblée nationale puisque ce qui s’y passe est indigne de notre Parlement. De toutes manières, que Modou Diagne Fada accepte de partir ou de rester, c’est son problème puisqu’il a tout intérêt à partir. On ne peut pas diriger des hommes et des femmes sans leur consentement. C’est insensé», informe un membre influent du Pds et ancien parlementaire. Au sujet toujours de cette médiation, un autre député, non membre du Pds confirme et explique : «Nous étions au courant de cette médiation et c’est en partie ce qui expliquait le report du sit-in des députés devant l’Assemblée nationale le mercredi 25 novembre dernier. Ce qui me semble inacceptable, c’est que Modou Diagne Fada impose à ses frères de parti une démarche à suivre pour restituer le groupe parlementaire. dès qu’il pose des conditions, il reconnaît qu’il a eu tort. Maintenant on a l’impression qu’il cherche une issue de secours pour sortir la tête haute de cette crise qui ne l’honore pas du tout». Quoi qu’il en soit, la réunion de la fédération des cadres libéraux prévue aujourd’hui à la permanence du Pds pourrait lever un coin du voile sur cette médiation et éventuellement sur la réponse que le parti de Me Wade va réserver aux conditions posées par le «rebelle» Modou Diagne Fada.
Georges Nesta DIOP