Comme à l’accoutumée, les mariages collectifs ont été célébrés samedi dernier chez le Khalife général de layènes. Ainsi, 122 couples ont été scellés et ont reçu les bénédictions du guide religieux. Samedi dernier, l’esplanade de la maison du Khalife général des layènes, à Yoff, s’est avérée petite pour contenir les fidèles mais aussi les parents et les sympathisants des couples concernés par la célébration des mariages collectifs. Dans le cadre de la célébration de ces unions qui se tiennent pratiquement chaque année, le Khalife général des layènes a béni 122 couples.
Membre de la Cellule de communication de la Fédération des dahiras layennes, El Hadji Seydina Issa Lahi Diop détaille les péripéties de l’officialisation de la célébration des mariages collectifs en une journée. «Pour ce qui est des mariages collectifs, dans l’ensemble des villages concernés, de Malika à Diendère en passant par Rufisque, Cambérène et Yoff, les gens ont commencé le travail préalable. Pour chaque fille ou chaque garçon, on enquête sur qui postule. Une fois que cela est fait, des démarches sont menées à notre niveau. Si nous constatons que les deux parties sont d’accord et qu’il n’y a pas de mariage forcé et que cela est suivi par l’approbation des parents des conjoints, on récupère la dot qui est la somme symbolique de 10 mille francs», explique-t-il. Et M. Diop de poursuivre : «Le jour J, les parents des couples, comme cela se passe de manière classique, le donneur et le receveur se présentent devant les témoins. C’est sur ces entrefaites que le mariage est scellé selon la charia. Ensuite l’Imam va délivrer une attestation de mariage au couple. Muni de cette attestation, le couple peut se rendre à la mairie pour faire des papiers administratifs qui seyent. J’insiste à nouveau, il n’y pas de mariage forcé». En outres, le document transmis à la presse indique que chez les layènes, les mariages sont célébrés sans faire de distinction entre les gens dits «castés» ou non. «Pour montrer la justesse de ses enseignements, Seydina Limamou Lahi a donné toujours un bon exemple. Dans sa philosophie, tous ses disciples sont des parents, égaux devant Dieu. Le meilleur est le plus pieux», note-t-on. Aussi, El Hadji Seydina Issa Lahi Diop de la cellule de Communication de la Fédération des dahiras layènes soutient que le fondateur de la confrérie layène a instauré également le mariage des filles bébés âgées à peine d’une semaine. «Le mariage est scellé par l’Imam chargé de baptiser l’enfant. Une fois majeurs et que les deux mariés ne sont plus consentants, le mariage est purement annulé et la dot est remboursée», affirme El Hadji Seydina Issa Diop. Qui fait savoir aussi que, par ces mariages, le guide des layènes «place ses disciples dans un état de dévotion. Ces mariages permettent de préserver ses disciples du libertinage et de ses conséquences et aussi de responsabiliser, dès le jeune âge, les mariés».
Mamadou GACKO