Les jeunes sont les plus sensibles aux appels des cellules terroristes qui pullulent dans le monde. Pour leur barrer la route, le ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, soutient que l’Etat mettra en place des mécanismes afin que les jeunes ne s’adonnent pas à l’extrémisme. Après le président de la République, Macky Sall, c’est le ministre de la Jeunesse Mame Mbaye Niang qui aborde la question des jeunes face au fléau du terrorisme. Prenant la parole hier lors d’une rencontre inter-religieuse organisée au siège de la fondation Konrad Adenauer, Mame Mbaye Niang est revenu sur ce fléau qui recrute jusque devant nos portes.
Pour réussir à maintenir le pays en dehors de cette spirale, le ministre pense qu’il faut réfléchir «et mettre en place des mécanismes afin que les jeunes ne s’adonnent plus à l’extrémisme». Pour le moment, il n’a pas dit clairement quelle stratégie l’Etat compte mettre en place pour dissuader les jeunes trop crédules à se laisser entraîner, mais pointe du doigt les racines du mal. «Le terrorisme se nourrit de la précarité, du chômage, des inégalités, des pertes de repères et de valeurs, mais aussi de notre incapacité à porter un dialogue franc. Et c’est dans cette incapacité que s’engouffrent les marchands de la mort», détaille-t-il. Dans cette montée du terrorisme, les jeunes sont les plus sensibles aux sirènes des recruteurs. Et cette réflexion vient au moment où le pays est secoué par le ralliement récent d’un jeune étudiant en médecine de l’Université Cheikh Anta Diop à l’organisation Etat Islamique. Malgré cette tache noire, Mame Mbaye Niang est convaincu qu’au Sénégal, les religions vivent sans tension entre elles. «Depuis toujours, nous vivons en parfaite communion entre chrétiens, musulmans et non croyants. Et cela ne gêne personne», dit-il. Avant de poursuivre : «Vous pouvez voir dans une même famille des frères de religions différentes», argumente-t-il. Pour étayer ses propos, le ministre cite le premier président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. «La majorité dans ce pays est musulmane. N’empêche, le premier président de la République était chrétien», se plait-il à rappeler. D’après Mame Mbaye Niang, l’Etat a le devoir de préserver la paix. «Nous devons tous veiller à la préservation de ce joyau que nous avons», invite-t-il. Il assure que le gouvernement fera tout son possible afin que cet héritage des ancêtres soit bien transmis aux générations futures. Le ministre de la Jeunesse a rappelé que l’extrémisme ne concerne pas que l’Islam mais aussi toutes les autres religions. Ce qui lui fait dire qu’il faut lutter contre cela partout. «Tout le monde sait que l’islam n’est pas du tout conforme à l’extrémisme», insiste-il. Aussi, Mame Mbaye Niang appelle-t-il les musulmans à combattre cette fausse perception que l’on se fait sur l’Islam. Mais aussi, «à faire de sorte que, si on parle d’extrémisme, les gens ne disent plus que c’est l’Islam». Cette rencontre dont le thème porte sur «Jeunesse et religion» a vu la participation des représentants des différentes religions que compte le Sénégal, telle l’association des imams et oulémas du Sénégal, l’évêque de Thiès ainsi qu’un Rabin.
Abdou KH. SAKHO