Comme ils l’avaient promis, les députés de l’opposition ont paralysé le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Hier, l’élection des commissions a viré à la bagarre entre députés de l’opposition et ceux de la majorité. Aïda Mbodj et Seydina Fall se sont cognés.
Ce n’est pas demain la veille que l’Assemblée nationale va retrouver sa quiétude. Après le renouvellement douloureux des bureaux du Parlement symbolisé par la polémique autour de la paternité du groupe parlementaire des libéraux et démocrates, l’hémicycle a encore renoué avec la violence. Hier, lors de la mise en place des commissions, des députés de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition ont montré leurs rivalités. En effet, le député de la banlieue dakaroise, Seydina Fall dit «Bougazelli» et la responsable du Pds Aïda Mbodj en sont venus aux mains. Une bagarre que le maire de Diourbel a confirmée sur Walf Tv. D’ailleurs, elle indique qu’elle ne va plus se laisser faire. «Il m’a agressé, je pense qu’il l’a regretté. Il m’a poussé à descendre de la Présidence mais j’ai riposté. Maintenant c’est œil pour œil dent pour dent», soutient-elle.
Pourtant cette bagarre n’a reflété que ce que le Cadre de concertation de l’opposition théorisait récemment lors de la tenue de sa conférence de presse au nouveau siège du parti Rewmi. Jeudi dernier, Mamadou Diop Decroix et ses camarades avaient soutenu que le Parlement ne va pas fonctionner tant que Aïda Mbodj n’est pas réhabilitée comme président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates au détriment de Modou Diagne Fada. Hier, le député, Me El Hadj Diouf a estimé qu’ils ne vont pas dévier de ce chemin. «Je vous rappelle que Modou Diagne Fada n’a que cinq députés dont trois du Pds. Aïda Mbodj a plus de sept du Pds et une dizaine d’autres. Comment peut-on, avec trois éléments du Pds, revendiquer la paternité de ce groupe ? On s’est opposé vigoureusement et physiquement. On a empêché le vote des commissions. Il y a eu des bagarres entre tout le monde», tonne-t-il. Et d’ajouter : «Nous allons nous opposer jusqu’à ce que les droits des députés du groupe des libéraux et démocrates dirigés par Aïda Mbodj soient rétablis. Sans quoi, nous allons bloquer le fonctionnement de l’institution qu’est le parlement». Mais le leader du Ptp tient toujours le leader de l’Alliance des forces de Progrès (Afp) de surcroît, président de l’Assemblée nationale comme responsable de cette cacophonie à l’hémicycle et se défoule sur Moustapha Niasse. «Encore la forfaiture continue et Moustapha Niasse a choisi la fuite en avant. C’est un dictateur et il est actuellement disqualifié. Niasse doit démissionner. Un président de l’Assemblée nationale qui foule au pied les lois de son pays, c’est extrêmement grave». En revanche, sur Walf tv toujours, Mamadou Cissé, proche du député Modou Diagne Fada a déploré le fait qu’on déplace la crise du Pds au Parlement. «Je suis profondément déçu, un parti aussi grand que le Parti démocratique sénégalais (Pds) ne parvient pas à régler ses problème en interne et le transfère à l’Assemblée nationale, c’est décevant», dénonce-t-il.
Pour rappel, le 13 octobre dernier, le renouvellement des bureaux de l’Assemblée nationale était émaillé par l’imbroglio qui entoure le groupe parlementaire des libéraux et démocrates qui avait déposé deux listes identiques par Aïda Mbodj et Modou Diagne Fada, tous les deux se réclamant président de ce groupe. Devant ce fait, le bureau de l’Assemblée nationale avait tranché en faveur de Modou Diagne Fada. Une décision que la bande au Coordonnateur du Pds, Omar Sarr refuse d’accepter.