Inculpés pour «diffusion de fausses nouvelles et actes de terrorisme», deux Sénégalais dont une dame sont mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du quatrième cabinet. La Justice tient ainsi les responsables présumés de la fausse alerte à la bombe qui s’était déclarée à l’hôtel Radisson et alentours, le 4 août dernier.
L’enquête confiée à la Division des investigations criminelles (Dic) sur la fausse alerte à la bombe qui s’était déclarée à l’hôtel Radisson Blu et alentours, le 4 août dernier, a abouti à l’arrestation de deux Sénégalais, dont une dame. Inculpés par le juge d’instruction du deuxième cabinet pour «diffusion de fausses nouvelles et actes de terrorisme», ils sont placés sous mandat de dépôt, lundi dernier. L’un séjourne à la Maison d’arrêt de Rebeuss, l’autre croupit à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6 en attendant les résultats des investigations judiciaires. Ce dossier ayant ainsi atterri en instruction, les deux inculpés vont ainsi rester en détention car leur jugement n’est pas pour demain.
Leur emprisonnement jusque-là tenu secret a eu lieu au moment où toutes les attentions étaient portées sur le procès d’Hissène Habré et les drames humains liés au pèlerinage… En effet, l’enquête confiée à la Dic, un démembrement de la Police judiciaire, avait révélé dans un premier temps que l’auteur de l’appel anonyme provenait de la France, selon le ministre de l’Intérieur, qui avait parlé à la place du procureur de la République. «L’émetteur de l’appel sera arrêté. Et la personne qui est à l’origine de cet appel sera débusquée et toutes les conséquences seront tirées», avait promis Abdoulaye Daouda Diallo qui faisait le point sur les investigations menées par «ses» policiers. Mais l’enquête semble infirmer cette thèse car toutes les deux personnes arrêtées et emprisonnées sont des ressortissants du pays de la Teranga. Pour l’heure, d’autres arrestations sont possibles car l’information judiciaire ouverte par le juge d’instruction suit son cours.
Cette alerte à la bombe aux relents de «menaces terroriste» avait installé la capitale sénégalaise dans la panique, obligeant les occupants de l’hôtel et du centre commercial Sea Plazza à vider les lieux. Il aura fallu plusieurs heures d’inspection conduite par le Commissaire central de Dakar, Abdoulaye Diop, pour que les flics concluent à une «fausse alerte», après avoir fouillé tous les coins et recoins des lieux suspectés.
Ce fut la cinquième du genre après d’autres fausses alertes qui se sont signalées au siège de la Banque of Africa (Boa) des Almadies, à l’ambassade des Etats-Unis, au complexe culturel Yengoulène et dans d’autres localités stratégiques de Dakar. Mais toutes ces alertes qui avaient plongé Dakar dans la panique se sont révélées être du canular et les dossiers classés sans suite.